À Corconne dans le Gard, le maire Lionel Jean et son équipe ont été menacés de décapitation le 20 septembre 2023 par un habitant de cette commune rurale, à cause d'un différend lié à l’urbanisme. Déjà condamné en justice, ce sexagénaire avait été placé en détention jusqu'à sa comparution ce jeudi devant le tribunal correctionnel d'Alès.
Les faits remontent au 20 septembre dernier, lorsqu'un huissier est venu au domicile d'un habitant de cette petite commune gardoise située au nord de Sommières, pour lui remettre un courrier relatif à un contentieux d'urbanisme, lui signifiant que ses constructions illégales allaient être détruites.
Le sexagénaire a alors menacé de mort l'équipe municipale et, affirmant qu'il savait où trouver le maire, qu'il allait lui trancher la tête à coups de hache.
Déjà condamné à 12 ans de prison ferme
Des propos transmis aux gendarmes, qui ont ouvert une enquête. Ces menaces semblaient alors avoir été prises au sérieux car celui qui les a proférées a déjà été condamné, en 1993, par la cour d'assises du Gard pour avoir tiré et blessé une personne avec une arme à feu.
Interpellé, le sexagénaire, qui vit dans ce village de longue date, avait été placé en détention provisoire jusqu’à ce jeudi 28 septembre, date de son procès en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel d'Alès.
Pas de mesure d'éloignement
Une audience d'où ce viticulteur est ressorti libre ce jeudi soir, la justice l'ayant condamné à six mois de prison avec sursis simple et obligation d'effectuer un stage de citoyenneté mais sans mesure d'éloignement.
Le procureur avait pourtant demandé 10 mois de prison ferme et trois ans de mesure d'éloignement. Lionel Jean, maire du village depuis 1998, regrette que ces réquisitions n'aient pas été suivies par la justice, mais pour autant, affirme rester serein.
Je souhaite avant tout que la situation s'apaise et que le village retrouve son calme. Que de tout ceci ne reste que des paroles en l'air.
Lionel Jean, maire de Corconne
Si l'édile du village reste positif, certains membres de son équipe s'avouent plus inquiets.
Philippe Ribot, le président de l'association des maires ruraux du Gard, se dit prêt à seconder ces élus locaux : "Nous allons prendre contact avec l'équipe municipale pour voir ce qu'elle souhaite mettre en place pour la suite", a-t-il expliqué par téléphone.