Le jeune étudiant de 25 ans jugé devant la cour d'assises du Gard à Nîmes, depuis ce lundi matin, a reconnu pour la première fois, à l'ouverture du procès, avoir tué son bébé de 8 mois en lui fracassant la tête contre le sol. Le drame s'est produit le 7 août 2012, à Bessèges.
Le jeune homme au visage blafard, aujourd'hui âgé de 25 ans, est accusé d'avoir en août 2012, lors d'une dispute avec son ex-compagne, pris leur fils Ambroise par la jambe et projeté sa tête au moins à deux reprises sur le sol, lui fracassant le crâne.
Oui, oui, oui", a répondu d'une voix tremblante Amaury Maillebouis, alors que la présidente Geneviève Perrin, lui demandait s'il reconnaissait les faits.
Une dispute avait éclaté auparavant entre les deux jeunes gens, qui s'étaient connus sur les bancs de la faculté de Tolbiac et s'étaient séparés en mai 2012 sur fond de profonds désaccords à propos de l'éducation du petit garçon, né le 6 décembre 2011.
"Elle ne voulait pas que je m'occupe de mon fils"
Marine, arrivée le matin même dans la maison du père d'Amaury à Bessèges, dans le Gard, avait reproché au jeune homme d'avoir emmené leur fils en promenade sans lui mettre ni chapeau, ni crème. Le jeune homme, qui tenait l'enfant dans ses bras, avait alors violemment repoussé la jeune mère qui tentait de lui prendre le bébé.
Il vient donc de reconnaître le meurtre de son bébé de 8 mois, en lui fracassant la tête contre le sol, par 2 fois.
Laissant la jeune femme prostrée, agenouillée sur le sol près du bébé inerte et gisant dans son sang, Amaury avait ensuite pris la fuite dans cette zone sauvage des Cévennes gardoises qu'il connaissait parfaitement.
Activement recherché, il s'était rendu le 11 août au matin.
Sur les bancs des parties civiles, face à l'accusé, son ex-compagne, vêtue de noir, n'a pu retenir ses larmes à l'énoncé du calvaire de son enfant.
Amaury Maillebouis comparaît pour "meurtre d'un mineur de 15 ans" et encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Le magistrat instructeur avait noté qu'il n'avait à aucun moment reconnu les faits "d'une violence exceptionnelle", assurant n'en avoir "aucun souvenir" ou parlant d'un "accident".
Le procès doit tourner autour de l'état psychiatrique de l'accusé au moment des faits. Deux collèges d'experts ont diagnostiqué une schizophrénie paranoïde de nature à abolir totalement le discernement. Mais une troisième expertise, retenue pour renvoyer le jeune homme devant les assises du Gard, fait état d'une personnalité "borderline" dont le discernement n'était qu'altéré.
La cour d'assises du Gard doit rendre son verdict mercredi.