Amaury Maillebouis, 25 ans, comparaîtra jusqu'à mercredi devant la cour d'assises du Gard pour avoir jeté au sol à deux reprises et tué son bébé de huit mois en 2012. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Un jeune étudiant dont la fuite suivie d'intenses recherches dans les Cévennes avait fait la une des médias à l'été 2012, doit être jugé à partir de lundi à Nîmes devant la cour d' assises du Gard pour le meurtre de son bébé de huit mois en le jetant à terre.
Amaury Maillebouis, aujourd'hui âgé de 25 ans, doit comparaître de lundi à mercredi pour "meurtre d'un mineur de 15 ans" et encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Reportage : T. Will
Meurtre
Il est accusé d'avoir le 7 août 2012 lors d'une promenade à Bessèges, dans les Cévennes gardoises, jeté au sol à deux reprises son bébé de huit mois au cours d'une dispute avec la jeune mère de l'enfant dont il était séparé depuis plusieurs mois. L'autopsie de l'enfant avait notamment montré deux chocs importants à la tête.Le couple s'était connu sur les bancs de la faculté de Tolbiac, à Paris où le jeune homme était étudiant en deuxième année d'histoire. La jeune femme était arrivée dans le Gard le matin même du drame afin que son ex-compagnon puisse être auprès de l'enfant qu'il n'avait pas vu depuis leur séparation en mai.
Problèmes psychiatriques
Elle avait prévu de rester plusieurs jours avec le bébé et son ex-compagnon. Mais, selon son témoignage, dès le repas de midi, des dissensions étaient réapparues entre les parents, dans un contexte de profond désaccord sur le mode de vie et l'éducation de l'enfant.Lors de ce procès, les débats devraient notamment porter sur l'état psychiatrique du jeune homme et son degré de conscience au moment des faits. Plusieurs experts psychiatres ont examiné l'accusé et certains ont diagnostiqué une schizophrénie paranoïde pouvant altérer ou abolir le discernement. Décrit comme solitaire, végétalien, proche de la nature et de la philosophie de la décroissance, le jeune homme n'utilisait ni téléphone portable, ni carte bancaire, ni matériel informatique.
Fuite dans les Cévennes
Après le drame, torse nu et vêtu d'un sarouel et de sandales, il s'était enfui dans une zone forestière et montagneuse très dense. Connaissant parfaitement la région de Bessèges, dans la vallée de la Cèze, une zone sauvage, située aux confinsdes monts d'Ardèche et de la Lozère, il était parvenu à échapper pendant quatre jours à d'intenses recherches menées par 80 gendarmes aidés par un hélicoptère.
Sa fuite et la traque qui avait suivi avaient été abondamment relayées par les médias locaux et nationaux. Un appel à témoins avait été lancé et sa photo diffusée par la gendarmerie et les médias pendant plusieurs jours. Les enquêteurs redoutaient un suicide, le jeune homme, grand voyageur, ayant déjà tenté d'attenter à ses jours lors d'un voyage en Inde.
Puis le 11 août 2012 au matin, Amaury Maillebouis s'était rendu aux gendarmes de Bessèges après s'être réfugié la veille chez son père. Ce dernier l'avait persuadé de se rendre et avait contacté les autorités. La cour d'assises du Gard doit rendre son verdict mercredi.