Le jeune homme de 21 ans a été placé sous mandat de dépôt et incarcéré dimanche. Il est mis en examen pour homicide
Bessèges (30) : le père en examen pour homicide
Le jeune homme soupçonné d'avoir jeté au sol mardi son bébé de 8 mois, décédé de ses blessures, a été mis en examen dimanche pour homicide volontaire sur mineur de 15 ans et incarcéré après avoir confié aux enquêteurs n'avoir "aucun souvenir, si ce n'est des flashs", des minutes du drame.
Le jeune homme soupçonné d'avoir jeté au sol mardi son bébé de 8 mois, décédé de ses blessures, a été mis en examen dimanche pour homicide volontaire sur mineur de 15 ans et incarcéré après avoir confié aux enquêteurs n'avoir "aucun souvenir, si ce n'est des flashs", des minutes du drame.
Le jeune père de 21 ans a "refusé de s'exprimer devant le juge d'instruction" et a été placé dans l'après-midi sous mandat de dépôt par le juge des libertés et de la détention (JLD), conformément aux réquisitions du parquet, a indiqué à le procureur de Nîmes Robert Gelli.
S'il est resté silencieux devant le juge d'instruction, cet étudiant en 2e année d'histoire, solitaire, proche de la nature et très critique de la société de consommation, s'était en revanche montré "particulièrement bavard" lors de sa garde à vue, a précisé M. Gelli, ajoutant qu'une expertise psychiatrique et une autre médico-psychologique du jeune homme seraient effectuées dans les jours ou les semaines à venir.
"Sur le fond, c'est assez curieux parce qu'il est d'une précision absolue et très poussée sur tout ce qui s'est passé avant et après la scène où l'enfant tombe.
Pour ces quelques minutes-là, il n'a plus aucun souvenir si ce n'est des flashs.
Il voit le bébé par terre, il voit une dispute avec sa femme, il voit le bébé chuter mais il ne sait pas comment ni pourquoi", a détaillé le procureur.
Sur sa responsabilité dans la mort de l'enfant, "il ne l'exclut pas mais il ne le dit pas non plus".
Concernant ses liens avec son bébé, le procureur a décrit quelqu'un "d'assez curieux, il semble assez détaché, enfin pas détaché, mais dans son monde". Selon le magistrat, le jeune père de famille "a compris qu'il était mort mais il ne sait pas comment il est mort finalement".
Après les faits, "il s'en va parce qu'il est en colère et il s'en prend à la société, une +société de merde+", a-t-il dit pendant sa garde à vue pour expliquer sa fuite de près de quatre jours.
"Il évoque le fait qu'il y a eu une série d'oppositions avec la mère sur plusieurs choses, le port du bob, l'alimentation par des petits pots qui ne sont pas naturels, une série de petites choses dont la crème solaire fait partie".
Selon les déclarations de la mère du bébé, son compagnon, dont elle était séparée depuis le mois de mai, avait jeté à deux reprises le bébé au sol, mardi vers 16H30, au cours d'une dispute qui a débuté parce qu'elle voulait mettre de la crème solaire à l'enfant.
Lors d'une promenade, le père serait ainsi entré en fureur car, à ses yeux, la crème solaire était inutile, avait expliqué M. Gelli dès le lendemain du drame.
Les constatations médico-légales avaient confirmé que le bébé avait été victime de deux chocs à la tête.
La jeune mère était arrivée dans le Gard le matin même pour quelques jours, afin que son ex-compagnon puisse être auprès de son fils qu'il n'avait pas vu depuis la séparation du couple. Mais, dès le repas de midi, les dissensions entre ces deux étudiants de l'université parisienne de Tolbiac étaient réapparues.
Végétalien, ne possédant ni téléphone portable ni carte bancaire ni matériel informatique, le jeune père était décrit comme un proche de la philosophie de la décroissance qui prône une limitation du développement économique pour préserver l'environnement.
Après les faits, il avait pris la fuite torse nu, en sarouel noir et sandales.
Introuvable depuis mardi après-midi, il avait fait l'objet d'intenses recherches jusqu'à ce que son père contacte les gendarmes vendredi soir pour les avertir que son fils souhaitait se rendre, ce qu'il a fait samedi matin. Pendant sa fuite, il serait "resté dans le secteur", selon le procureur, avant de rejoindre le domicile de son père dans la nuit de jeudi à vendredi.