"Je n'ai plus de terres pour faire manger mes brebis" : dans le Gard, la sécheresse alarme les éleveurs

Après un mois de sécheresse, la pluie est de retour. Une bonne nouvelle pour les agriculteurs et les éleveurs. Sans eau, difficile de soigner animaux et cultures. Corinne Bros, éleveuse de brebis dans le Gard, apprécie le retour du mauvais temps même si l'avenir s'avère difficile.

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De l'eau enfin ! Après un mois sans pluie, les gouttes sont les bienvenues ce vendredi dans le Gard, surtout pour les agriculteurs et les éleveurs. Corinne Bros et son compagnon élèvent des brebis, à Combas.

Cette pluie fait du bien, mais ne résoudra pas tout : "On attendait ça depuis longtemps mais ce n'est pas ses pluies qui vont faire beaucoup. Les nappes phréatiques ? Il n'y a plus rien, on est en manque d'eau énorme, les brebis mangent dans la vigne parce que je n'ai plus de terres pour les faire manger, je n'ai plus de parcelles qui ont poussé", confie Corinne Bros.

80 % de pertes de fourrage

À cause de la sécheresse, ni les nappes phréatiques ni les grenier à foins n'ont pu remplir leurs stocks. De septembre à mars, cette saison dite de recharge des réserves en eau souterraine, est une des pires depuis un siècle. Il manque 50 % d'eau dans le Gard et partout dans le territoire du languedocien. 

Une sécheresse qui se traduit aussi dans les réserves de fourrages pour Corinne Bros : "On a eu 60 à 80 % de perte sur les fourrages, on n'a pu faire qu'une seule récolte de foin alors que d'habitude on peut en faire trois."

Peu d'eau mais 200 bêtes à nourrir

Des nappes phréatiques quasiment vides... mais un élevage de 200 brebis à nourrir tous les jours. Les animaux ont été contraints de paitre entre les vignes.

La commune n'est pas classée en état de catastrophe naturelle, donc on n'a pas le droit à l'aide sécheresse. Je vais me débrouiller avec le peu qu'on a de fourrage car je n'a pas l'argent pour en acheter.

Corinne Bros, éleveuse de brebis

À 22 ans, Damien Beze, son fils, vient de s'installer. Oignons, vignes, pâturages, la saison pour lui est aussi catastrophique. Les graines semées au mois d'octobre auraient dues êtres prêtes pour une récolte en avril, or le manque de pluie en a décidé autrement : "Suite à la sécheresse, rien n'a poussé, je me demande s'il ne va pas falloir ressemer, la graine a un peu poussé, puis elle est morte à cause du sec. Et replanter, ça a un coût financier, la semence, ce n'est pas donné."

Pour la famille, les fins de mois sont difficiles, leur exploitation est menacée. La vente de trente brebis pour 6 000 euros cette année a tout juste permis de rembourser les fournisseurs.

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