METEO. Pourquoi les pluies annoncées ne suffiront pas à stopper la sécheresse en Occitanie

Dans les nappes phréatiques comme en surface, le déficit en eau atteint un tel niveau en Occitanie que la sécheresse est devenue chronique depuis un an. En cause : le manque de pluie cet automne et cet hiver. Et ce ne sont pas les précipitations annoncées pour les prochains jours qui suffiront à inverser la tendance.

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Il fait beau, il fait doux : ce début de vacances devrait nous réjouir. Mais voilà que nous braquons de plus en plus souvent nos yeux vers ce ciel sans nuage : va-t-il enfin pleuvoir ? La question revient sans cesse alors qu'entre le 21 janvier et le 17 février, la France n'a pas connu un seul jour de pluie. Un record de 27 jours jamais constaté en hiver, selon le dernier bulletin climatique de Météo France paru ce weekend.

Conséquence : les sols, déjà affectés par la sécheresse de l'été dernier, s'assèchent. Entendons-nous bien : on parle de jours sans pluie dès lors que le cumul n'atteint pas un millimètre sur la période. En février, le déficit devrait atteindre en moyenne 50% sur l'ensemble du territoire. Cet assèchement des sols est particulièrement remarquable sur certains départements d'Occitanie, relève Météo France.

Certaines régions comme le Roussillon, l’Aude, les Pyrénées-Orientales sont particulièrement concernées.

Bulletin climatique de Météo France

Record saisonnier

Météo France souligne que le dernier record sur la même période avait été enregistré en 1989 et n'excédait pas 22 jours. C'est en 2020 qu'a été relevée la plus longue période sans pluie en France : 31 jours, mais c'était au printemps, entre le 17 mars et le 16 avril. Une telle précocité est donc inédite. Les météorologues précisent : "l'hiver 2023, remarquablement sec, figurera parmi les 10 hivers les moins arrosés depuis 1959".

Chaleur durable et manque de neige

A ce manque de pluie s'ajoute une chaleur anormalement longue qui dure depuis 13 mois, avec des températures moyennes mensuelles au-dessus des normales, du jamais vu depuis depuis les premiers relevés de 1947. Et si l'on ajoute l’enneigement des massifs pyrénéens et alpins, nettement inférieur aux hivers précédents, on peut craindre des difficultés pour l'alimentation en eau des rivières.

Ce sont surtout les niveaux des nappes phréatiques qui inquiètent. Dans son dernier bulletin de situation du 1er janvier 2023, le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières) notait que "la recharge des nappes phréatiques reste peu intense. Plus des trois-quarts des nappes demeurent sous les normales mensuelles. Les niveaux sont nettement inférieurs à ceux de décembre 2021".

Entrée dans l'ère de l'inconnu

Dans nos départements, le bilan pluviométrique est, comme ailleurs, largement déficitaire pour les 30 derniers jours, avec des cumuls les plus bas jamais enregistrés, selon le bureau d'études spécialisé en hydrogéologie ImaGeau, filiale de la SAUR, basé dans le Gard et qui a développé une une plateforme citoyenne pour visualiser l’état de la sécheresse en France en accès libre. C'est le cas en Lozère, dans le Gard et dans l'Hérault. La situation est moins marquée dans l'Aude.

Serge Zaka, docteur en agro-météorologie, précise que le constat est le même tant pour les nappes phréatiques que pour les eaux de surface. D'où l'inquiétude du scientifique héraultais :

Sur les deux premiers mois de l'année, l'eau disponible en surface est inférieure de 60 à 70% aux années précédentes. On est carrément dans le rouge. On va démarrer la saison printanière et estivale avec un déficit. C'est inédit.

Serge Zaka, docteur en agro-météorologie

Sur son compte Twitter, Serge Zaka évoque, comme Météo France, le fait que "Février 2023 devrait terminer avec un déficit de l'ordre de 50% de précipitation".

Inquiétude pour l'agriculture

Cumulée au déficit des nappes phréatiques, cette situation lui fait craindre le pire : "On cumule la sécheresse de 2022 et celle de 2023, parce qu'on a sauté la saison de recharge des nappes qui se fait normalement entre novembre et octobre. Pour les usagers de  la ressource, notamment les agriculteurs, on part sur de l'inconnu".

La pluviométrie des trois prochains mois de mars, avril et mai sera donc déterminante. 

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