Une centaine de détenus de la maison d'arrêt de Nîmes refusent de regagner leur cellule depuis 14 heures ce samedi 28 septembre. Les syndicats de la maison d'arrêt déplorent une surpopulation carcérale, ainsi qu'un manque de personnel.
Des détenus de la maison d'arrêt de Nîmes, dans le Gard, n'ont pas regagné leur cellule depuis 14 heures, ce samedi 28 septembre. Une centaine de détenus, qui représentaient deux étages de la maison d'arrêt, étaient descendus en promenade, et devaient regagner leur cellule vers 15h30.
"Aujourd'hui, nous devons faire face à un refus de réintégrer sur le cours de promenade, décrit David Dehaye, représentant du syndicat Ufap au sein de la maison d'arrêt de Nîmes.
La population [carcérale] sature des conditions de détention, de l'insalubrité. Ils vivent à trois dans 9m2, avec les punaises de lits, les rongeurs, tout ça depuis de nombreux mois. cela fait longtemps que l'Ufap met en avant toutes ces difficultés, mais on ne se sent pas entendus par notre direction.
David DehayeReprésentant du syndicat Ufap au sein de la maison d'arrêt de Nîmes.
Le syndicaliste indique qu'environ 485 personnes sont actuellement détenues au sein de la maison d'arrêt, pour 200 places. "Les détenus sont conscients que cela ne dépend pas du personnel de surveillance, cela se joue au-dessus. Il n'y a pas vraiment de violence envers le personnel, mais la violence peut augmenter au fil des heures", précise-t-il.
David Deshayes demande une prise de conscience '"des autorités centrales" pour avoir un lissage au niveau central sur le nombre de détenus.
Le 30 juin dernier, le syndicat Force ouvrière Justice de la maison d'arrêt de Nîmes publiait une lettre ouverte aux magistrats : "Depuis quelques semaines, en raison d’une surpopulation record sur l’établissement, FO Justice MA NIMES peut vous annoncer ces chiffres : notre quartier des femmes est à 265 %, notre quartier des hommes est à 244 % avec 93 matelas au sol. Notre effectif à ce jour est de 483 détenus pour 192 places théoriques", indiquait le syndicat. "Nous ne pouvons pas continuer à entasser les détenus dans ces conditions de surpopulation qui sont les nôtres et que vous connaissez parfaitement".
En fin d'après-midi, les détenus n'avaient toujours pas regagné leurs cellules. Concernant une menace de mutinerie, le représentant syndicale estime que le risque zéro "n'existe pas". Une centaine de surveillants travaillent au total sur le site, pour une surveillance H24. Sur une journée, ils sont une dizaine de surveillants "en service restreint".