C'était la plus grosse saisie réalisée dans la région : 1 million de cigarettes importées des pays de Est. Le réseau avait été démantelé en mars 2017 dans le Gard.
La première interception de cigarettes de contrebande avait été réalisée en mars 2017, une importation de pays de l'Est, la plus importante en cinq ans dans le Gard.
Plus d'un million de cigarettes avaient alors été récupérées ; c'était la plus grosse saisie réalisée dans le Languedoc-Roussillon. 336 kg de tabac à narguilé, 55.000 €uros, 3 lingots d'or et 1 arme de poing avaient également été saisis lors des perquisitions.
De Biélorussie, Pologne....
Deux ressortissants polonais avaient alors été interpellés sur l'autoraoute A9. Dans leur camionnette, 1120 cartouches de cigarettes importées illégalement.
Les cigarettes provenanient de Biélorussie, transitaient par la Pologne et arrivaient à Nîmes où elles étaient revendues à 5 euros le paquet, 1 euro les trois cigarettes ou 0,40 centimes l'unité.Nîmes, plaque tournante du trafic
Elles étaient écoulées dans des bars à chicha, des épiceries et des magasins de cigarettes électroniques, de tout le bassin nîmois.Une saisie de 1500 cartouches avait ensuite été opérée en octobre.
Huit personnes sont jugées depuis ce matin par le tribunal correctionnel de Nîmes pour ce trafic supposé.
6 commerçants avaient été interpellés.
Personne ne reconnaît les faits
Mais aujourd'hui à la barre du tribunal correctionnel, aucun d'entre-eux ne reconnait faire partie d'un réseau de contrebande.Tout au plus les 8 hommes interpellés reconnaissent avoir transporté ou vendu quelques cartouches par-ci par-là.Ils ont chacun leur petite entreprise. Il n'y a pas de chef, ni de sous-chef. Ce n'est pas un réseau organisé, souligne, Philippe Rey, avocat de Morad Boufédjikh ( prévenu).
A l'audience ils reconnaissent bien avoir transporté des accessoires à chicha, des ''sucreries polonaises'' ou du ''jus de fruits''.
40 clients par heure
Mais pour les buralistes légaux et les policiers en planque, qui ont vu 40 clients à l'heure sortant avec un ou plusieurs paquets de cigarettes de certaines ''épiceries'' de la rue Vincent Faïta ou du boulevard Gambetta à Nîmes, et qui constataient chaque jour un va et vient incessant devant ces commerces précaires, il s'agit bien d'un trafic organisé, une concurrence illégale générée par l'envolée des prix du tabac sur le territoire français.Trois à dix ans de prison encourus
Procès exemplaire d'une filière de contrebande présumée ou coup d'épée dans l'eau ?Selon nos confrères du Dauphiné Libéré, le vice-procureur de la République, Willy Lubin, après avoir parlé d’un « trafic en tout point semblable à un trafic de stupéfiants », a requis entre 4 mois et 6 ans de prison ferme à l’encontre de six des prévenus et 1 an de sursis pour les deux autres.