Les récents épisodes d'intempéries qui ont frappé le Gard relancent le débat sur l'écoulement des eaux de pluie. Depuis de nombreuses années, cinq cadereaux sont en cours de construction à Nîmes et les travaux se poursuivent cet été.
Le Gard est coutumier des intempéries, et il ne faudrait pas que le département s'accommode de ce genre de mauvaises habitudes.Jeudi dernier encore, de violents orages et des fortes pluies se sont abattus sur le Gard rhodanien pour un bilan de 750 personnes secourues par les pompiers. Un sexagénaire allemand est d'ailleurs toujours porté disparu.
Le Gard, théâtre d'intempéries régulières
En près d'un demi-siècle, les Gardois ont subi des épisodes d'inondations réguliers.
Le tragique épisode de la nuit du 2 au 3 octobre 1988 avec 11 victimes a incité les pouvoirs publics à prendre les mesures qui s'imposent.
Depuis, la ville de Nîmes a mis en place un Plan de Protection contre les Inondations (PPCI) qui comprend la mise en place de bassins de rétention et surtout l'aménagement de cadereaux. Des aménagements estimés à 70 millions d'euros.
Ce terme très propre à la région est un ruisseau à sec servant à canaliser l'eau de pluie vectrice de crues parfois dévastatrices, bref un fossé d'écoulement... comme un canal.
Elizabeth habitait sur les hauteurs de la ville lors du drame de 1988.
Il y a encore aujourd'hui un effet de psychose chez les Nîmois qui ont vécu cet épisode. Quand on voit le ciel devient noir et qu'il pleut on pense directement à ça souffle-t-elle.
En novembre 1963, un autre épisode dévastateur avec des crues allant jusqu'à plus d'1,50 mètre avait déjà nécessité 500 sauvetages terrestres et 140 hélitreuillages
Plus récemment encore, 2002 ou encore 2014 restent des épisodes d'intempéries marquants.
Cinq cadereaux en cours d'élaboration à Nîmes
Depuis une trentaine d'années, des travaux de rétention de l'eau sont réalisés pour diminuer les risques de catastrophe. Dans le secteur de la route d'Alès, à Nîmes, ce ne sont pas moins de 5 cadereaux qui sont en rénovation.
Le but est de les élargir pour laisser passer plus d'eau en cas de crue ou en cas d'épisode cévenol dévastateur.
L'objectif affiché est d'augmenter les capacités de stockage quasiment par 3, de 30 à 80 mètres cubes.
Toutes les maisons ont été inondées et démolies dans le cadre du fonds Barnier et on aménage ces cadereaux pour pouvoir absorber toutes les arrivées d'eau sans risques pour la population .Cela nécessite d'agrandir tous les ouvrages. décrit avec précision Jacques Bollegue, chargé de l'eau et de la protection contre les inondations, Nîmes Métropole
Depuis, des bassins de rétention ont été créés autour de Nîmes, d'autres sont en cours de construction.
Il y a beaucoup de matériaux qui sont extraits d'une carrière et qui nous servira à terme de bassin de stockage des eaux. Les deux grands principes pour lutter contre les inondations sont d'une part, d'augmenter la section de passage de l'eau au niveau des zones urbaines et enfin de stocker une partie de l'eau en amont de la ville détaille Thierry Vautier directeur de l'eau pour la métropole de Nîmes.
La circulation de la route d'Alès à Nîmes devrait reprendre son cours normal début septembre, la fin du grand chantier est prévue courant 2021.
Pour approfondir : http://www.nimes.fr/index.php?id=2343