Fatou, jeune ingénieure dans l'agroalimentaire est menacée d'expulsion par la Préfecture du Gard. Diplomée de Supagro Montpellier, elle était en CDI lorsqu'elle a reçu une Obligation de Quitter le Territoire Français.
Son parcours est exemplaire : Fatou est arrivée en France en 2012, à l'âge de 20 ans. Elle a d'abord fait un BTS agricole, qu'elle a obtenu avec la mention bien, étant major de sa promotion durant les deux années de formation. C'est ensuite qu'elle a intégré l'école d'ingénieur Montpellier Supagro, d'où elle est sortie diplômée ingénieure des industries agroalimentaires. Depuis quatre ans maintenant, elle travaille dans des entreprises agroalimentaires françaises. La dernière en date est une société de production de volailles gardoise.
Une ascension qui s'arrête subitement puisqu'elle est contrainte de quitter le territoire français et revendique son droit de séjour en France auprès de la préfecture à Nîmes.
J'ai fait une demande de renouvellement de carte de séjour et j'ai eu un récépissé valable jusqu'en octobre 2020. Mais mi-septembre, j'ai reçu une Obligation de Quitter le Territoire Français, alors que j'ai un emploi en CDI depuis 2020. Je ne comprends pas pourquoi...j'ai tout les papiers nécessaires.
Fatou a actualisé sa situation, mais la Préfecture refuse de revenir sur sa décision. L' entreprise où elle a un contrat en CDI l'a donc mise à pied pour éviter d'être sanctionnée. Un coup dur pour cette femme de 29 ans qui était à la tête d'une équipe de 80 salariés.
Ca fait 9 ans que je participe au dynamisme du pays, que je paie mes impôts, 9 ans à avoir un parcours sans faute...Pendant le confinement, quand tous les Français étaient confinés chez eux, nous étions au front , en travaillant tous les jours pour alimenter les rayons des supermarchés.
Ce mardi 9 février 2021, les soutiens de Fatou se sont rassemblés devant la Prefecture du Gard. Parmi eux, l'avocat de la jeune sénégalaise. Il a déposé un recours devant le tribunal administratif qui a suspendu provisoirement l'obligation de quitter le territoire.
Aujourd'hui, elle est dans une 'impasse. A tout moment, la police peut l'arrêter et l'envoyer dans un centre de rétention ou l'assigner à résidence pour une éventuelle mesure d'éloignement, ce qui serait catastrophique.
Le Préfet et l'employeur de Fatou n'ont pas souhaité répondre à nos questions. La jeune femme a obtenu un entretien à la Préfecture. Elle saura dans quelques jours si elle peut rester en France.