Le procès de ce drame devait s’ouvrir le 17 novembre dernier à Nîmes, mais il a finalement été renvoyé au 23 février. A la barre, la société Socodei. La justice doit déterminer si celle-ci a une part de responsabilité dans l’accident.
La société Socodei est jugée depuis ce matin à Nîmes pour le drame de Centraco, l'explosion le 12 septembre 2011 d'un four à fusion, sur le site nucléaire de Marcoule, dans le Gard. Un grave accident qui a fait un mort et quatre blessés, dont un très gravement brûlé.
Socodei comparait pour homicide involontaire par maladresse, négligence et imprudence. Des "manquements" de l'employeur qui aurait mal évalué le risque selon un rapport de l'agence de sûreté nucléaire. Ce dont le directeur de la Socodei se défend à la barre.
L'explosion le 12 septembre 2011
Ce jour-là, un four à fusion des métaux explose dans une unité qui dépend du site nucléaire de Marcoule. Un jet de matière métallique en fusion faiblement radioactif se répand et touche deux employés.
L'un d'entre eux est décédé sur le coup. Un second est brûlé à plus de 85%. Trois autres personnes sont plus légèrement atteintes par le souffle de l'explosion.
L'audience va devoir déterminer la part de responsabilité de l'entreprise. Le four avait subi plusieurs pannes les jours précédents.
Dans quelles conditions a-t-il redémarré ? Y a-t-il eu négligence ou imprudence ? Le procès doit répondre à ces questions.
Le jugement a été mis en délibéré au 16 mars prochain.
Un four qui explose à près de 1.500 degrés
Le four qui a explosé servait à recycler des déchets faiblement radioactifs. C’est la première fois qu’un drame d’une telle ampleur se produisait sur ce site, qui dépend du site nucléaire de Marcoule.
Selon les premières auditions après les faits, la déflagration a suivi de quelques secondes une intervention humaine sur le four qui avait été remis le matin même en fonctionnement, après plusieurs pannes. Il avait atteint 1.500 degrés, une température normale.
Trois enquêtes ont été ouvertes à l’époque, par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), les gendarmes et l'inspection du travail, pour éclairer les circonstances de l'explosion.
Avant l'accident, le site était déjà placé sous surveillance renforcée depuis 2009, "pour défaut de rigueur d'exploitation et de culture de sûreté", précisait alors l'ASN.
Le 9 avril 2015, après plusieurs années d’arrêt, la réouverture du four de Centraco a été autorisée par l’ASN.