Nîmes : pour protester contre leurs conditions de détention, des prisonniers attaquent l’Etat

La prison de Nîmes détient le record français de surpopulation carcérale. Quatre détenus ont cité l'Etat à comparaître devant le tribunal correctionnel, pour "mise en danger de la personne d'autrui".

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Quatre détenus de la maison d’arrêt de Nîmes ont cité l'Etat à comparaître devant le Tribunal correctionnel de la ville pour "mise en danger de la personne d’autrui." Ils dénoncent les conditions de détention à la maison d’arrêt, l’une des plus surpeuplées de France.

C’est Didier Lauga, préfet du Gard et donc représentant de l’Etat, qui est cité à comparaître le 26 septembre 2017.

L’avocate des quatre détenus, Me Khadija Aoudia, demande que l’Etat soit condamné pour la "violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de sécurité et de prudence imposée par la loi". Elle reproche entre autres à la prison d'avoir "exposé les personnes détenues et le personnel pénitentiaire à un risque immédiat de mort ou de blessures" en laissant "perdurer la surpopulation carcérale (...), l'incarcération de personnes atteintes de pathologie mentale mises en cellule avec des personnes particulièrement vulnérables (...), l'incarcération
de personnes atteintes de maladies transmissibles (VIH, hépatite B, etc...), l'insalubrité".



"Au bord de l'implosion"

Par le passé, l’Etat a déjà été condamné par la Cour européenne des droits de l’homme pour les conditions de détention dans cette prison, " incontestablement au bord de l’implosion", rappelle l’avocate.

Depuis 2012, il y a eu des actions de dénonciation (...) à la maison d'arrêt. De Nîmes, mais cinq ans après, rien n'a bougé.


Avec cette plainte pénale contre l'Etat, l'avocate se dit consciente d'engager "un combat judiciaire extrêmement difficile puisque l'Etat est par principe irresponsable pénalement". "Donc je suis obligée de passer par une citation directe puis d'établir une question prioritaire de constitutionnalité pour une égalité de traitement devant la loi", explique-t-elle.

"Mes clients me disent ''je suis en détention mais je n'ai pas signé mon arrêt de mort"", déclare Me Aoudia.



A la fin du quinquennat de François Hollande, le gouvernement avait annoncé la création d'une trentaine de nouveaux établissements pénitentiaires, dont une maison d'arrêt à Alès, dans le Gard, pour désengorger celle de Nîmes. Celle-ci détient le record français de surpopulation carcérale avec environ 400 détenus, hommes et femmes, pour environ 190 places.


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