Nîmes : suite à l'agression d'un surveillant de prison par un détenu, Nicole Belloubet se déplace à la maison d'arrêt

Un surveillant de prison de la maison d'arrêt de Nîmes a été grièvement blessé ce dimanche 5 août. L'un des détenus l'a attaqué par surprise pour lui trancher la gorge.

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La maison d'arrêt de Nîmes a évité de justesse le drame ce dimanche aux alentours de midi.

Un surveillant a été attaqué par surprise par un détenu à qui il venait d'ouvrir la porte de sa cellule.

Ce dernier a confectionné un objet tranchant à partir d'une lame de rasoir.

Ouvert sur 8 centimètres, le pronostic vital du surveillant n'est pas engagé, même si une veine a été touchée. Une intervention qui a nécessité 11 points de suture.
 



Un agresseur récidiviste



L'agresseur est un récidiviste et n'en est pas à son premier acte de violence. Il avait déjà adressé un coup de poing à un autre surveillant. Il est connu pour ses troubles psychiatriques et a été hospitalisé d'urgence après sa garde à vue.

Il s'agit d'une tentative d'assassinat a déclaré le procureur venu sur les lieux.


Un incident révélateur des dysfonctionnements pénitentiaires


Le personnel de l'établissement pénitentiaire a décidé de se mettre en grève ce matin et demande à l'administration d'agir en conséquence pour éviter que ce genre d'incidents ne se reproduise plus.

La ministre de la justice Nicole Belloubet s'est rendue cet après-midi à la maison d'arrêt de Nîmes. 

En compagnie du secrétaire général de la préfecture du Gard François Lalanne et du directeur de la maison d'arrêt de Nimes Daniel Klecha, elle a rencontré la direction de l’établissement ainsi que les représentants du personnel.
 

Un nouvel épisode qui relance le débat sur l'extrême exposition des métiers de l'administration pénitentiaire, trop souvent en sous-effectif ainsi que des conditions de détention.

Le reportage d'Eric Felix et Julianne Paul
 
La maison d'arrêt de Nîmes s'est mise en grève pour marquer la solidarité avec l'un des surveillants victime d'une tentative d'assassinat avec une lame de rasoir. La ministre de la justice Nicole Belloubet s'est rendu sur place pour rencontrer le personnel en colère et confirmer la création d'un nouveau centre pénitentiaire dans le Gard en octobre, dans le cadre de la loi de programmation pour la justice pour lutter contre la surpopulation carcérale. ©F3 LR

 
L’administration pénitentiaire, un secteur toujours en crise
Au 1er Juin 2018, les chiffres officiels du ministère de la Justice font état d'une densité carcérale de 142,5 % pour les maisons d'arrêt. 

Avec un surveillant pour 2,5 détenus, la France est à la traîne. Aujourd'hui, ce sont près de 2 500 postes qui seraient vacants.


Pour ce qui est de la maison d'arrêt de Nîmes, cette dernière compte 200 places et accueille 400 détenus.  
L'administration est en sous effectif chronique avec parfois moins d'un surveillant par étage.  

A noter qu'une maison d'arrêt est un établissement où séjournent des prévenus, en attente de jugement, pour des peines inférieures à deux ans.


 
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