Au centre pénitentiaire de Perpignan, les détenus ont pu apprécier gratuitement les mélodies de la musique classique, le temps d'une journée ce mardi. Une initiative qui permet aux pensionnaires de sortir d'un quotidien difficile, le temps de quelques notes.
Les premières notes d'Haydn retentissent et c'est déjà une bouffée d'oxygène. Les pensionnaires ont pu léviter le temps de quelques accords ce mardi.
C'est un peu l'ambition affichée par l'initiative menée dans le cadre du festival Pablo Casals qui se tient du 26 juillet au 13 août.
Une grande première en 73 années d'existence.
Il s'agit de l'une des plus grandes représentations reprenant des répertoires variés de musique classique, lors d'évènements organisés majoritairement dans les Pyrénées-Orientales.
Une mission musicale... et sociale
La volonté affichée des organisateurs est de réunir dans un même espace deux mondes qui, de prime abord, sont diamétralement opposés. Les musiciens en ont bien conscience.
Le but est d'aller dans mille lieux différents et toucher des couches différentes de la population. Ici malheureusement, nous sommes face à une population qui n'a pas eu une enfance favorisée affirme le corniste André Cazalet.
Le résultat est probant, puisque les deux sphères apprennent mutuellement à mieux se connaître.
Les propriétés vertueuses de la musique peuvent participer à la réinsertion des prisonniers, qui, par leur condition sont mis à l'écart du tissu social.
C'est pas forcément la musique que l'on écoute habituellement en détention. C'est une vraie ouverture culturelle pour les détenus et un vecteur de réinsertion souligne la directrice du Service d'Insertion Centre pénitentiaire de Perpignan Andéole Dewatre.
Ca change des musiques que l'on écoute en règle générale. Je ne m'attendais à autant d'émotions ici avoue Marine, une autre détenue.
Ces musiciens professionnels jouent bénévolement.
Comme pour attester de l'authenticité de leur démarche et offrir un moment d'évasion devant 70 personnes, soit un dixième des pensionnaires du centre pénitentiaire qui en compte 700.
La découverte est un franc succès et le public conquis.
"C'est magnifique que la musique vienne à nous. Ça nous permet de la découvrir sous un autre angle" admire Boubakar, un autre détenu.
C'est un beau cadeau que vous nous avez fait applaudit Claude.
L'adage qui dit que la musique adoucit les moeurs n'a jamais autant fait sens que lors de ce mardi ensoleillé par les mélodies.
