Depuis plusieurs années des réservistes de la police nationale étaient mis à disposition du dispositif "participation citoyenne", notamment pour recueillir les signalements d'anomalies relevés par les comités de quartiers. L'équivalent d'une police de proximité efficace pour réduire la délinquance. Mais en juin dernier, les réservistes ont été retirés par l'État pour des raisons budgétaires. Au grand dam des habitants d'un quartier de Nîmes
Coincé entre le centre-ville de Nîmes et Pissevin, Puech du Teil est un quartier paisible à l'ouest de Nîmes. Pour Jean-Daniel Depoudent, c'est grâce au dispositif participation citoyenne, que s'est forgée année après année la tranquillité de ces rues qu'il arpente depuis presque 45 ans : "Ce travail avec la police nationale et la police municipale nous a permis de diminuer de façon considérable les cambriolages dans le quartier. Ils sont passés de quarante ou cinquante par an à trois ou quatre maximums", explique Jean-Daniel Depoudent président du comité de quartier "Puech du Teil".
Coupes budgétaires
Pourquoi alors arrêter un dispositif qui fonctionne depuis 2011 ? Lorsqu'il a appris au mois de juin que ses interlocuteurs quasi-quotidiens, des réservistes de la police nationale, étaient mis sur la touche pour raisons budgétaires, le président du comité de quartier est resté interloqué.
Quand on nous a dit qu'il n'y avait plus de sous et l'on ne savait pas quand ils allaient revenir, ça nous a mis en colère, car on met en difficulté l'ensemble des quartiers.
Jean-Daniel DepoudentPrésident du comité de quartier "Puech du Teil"
Rien n'indique pour l'instant que le retrait des réservistes soit définitif selon un syndicaliste policier. "Je me suis entretenu avec le DIPN (Directeur interdépartemental de la police nationale du Gard ) au sujet des réservistes assurant ces missions et normalement, le budget devrait être abondé à partir du mois de novembre sauf s'il y a une coupe budgétaire. C'est donc une information à prendre au conditionnel", ajoute Marc Stolarczyk, secrétaire départemental adjoint Alliance Police Gard.
Une information qui sera scrutée par les comités de quartiers de Nîmes, prêts à interpeller le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau si le dispositif était supprimé.