François B., 65 ans est jugé, depuis ce mardi 30 janvier, devant la cour d'assises du Gard à Nîmes, pour une série de viols et d'agressions sexuelles sur plusieurs enfants de maternelle. L'enseignant avait été interpellé à Caveirac, près de Nîmes, le jour de la rentrée scolaire, en septembre 2017.
Les faits remontent à 2016, l'enseignant aujourd'hui à la retraite est jugé pour une série de viols et d'agressions sexuelles sur six petits élèves âgés de 4 et 5 ans. Les enfants, traumatisés par le fait de devoir retourner à l'école, avaient décrit des jeux à caractère sexuel, notamment pendant les moments de sieste et de classe dans l'école maternelle de Caveirac, près de Nîmes. Les agressions auraient été commises entre septembre et décembre 2016. L'homme avait été interpellé le jour de la rentrée des classes suivante.
Famille bourgeoise
La première après-midi de ce procès a été consacrée à la personnalité de l'accusé. Un père chirurgien "charismatique", une mère s'occupant de la fratrie de huit enfants. L'homme est issu d'une famille aisée de la bourgeoisie langladoise. Une famille nombreuse "comme des petits chiots qui peuvent se battre", "jouer" où "on n'a jamais manqué de rien, mais on n'était pas bisous".
Conflit avec ses frères et sœurs
Appelés à la barre, ses frères et sœurs peinent à en parler. La présidente est obligée de leur tirer les vers du nez. Son frère cadet, "appelé pour des histoires qui ne le concernent pas" "ne sait pas trop quoi en dire à part qu'ils n'avaient pas trop d'affinités, qu'il n'en était pas fier et qu'il avait senti le besoin de s'en protéger" et "qu'il avait pourri la retraite de leurs parents". Quand l'accusé lui souffle des réponses, la présidente prévient :
Si vous continuez, vous allez finir dans le box des accusés.
Corinne Rieu , présisente de la cour d'assises, à l'accusé qui comparaît libre.
Sa sœur, médecin à la retraite, sera tout aussi peu diserte à propos de ce frère avec lequel "elle a au fil du temps" rompu toute relation car il était "insupportable". "J'ai eu le plus grand choc de ma vie", soufflera-t-elle, en apprenant les accusations dont il faisait l'objet. "J’ai pensé à notre mère âgée, je lui en ai énormément voulu. J'ai mis beaucoup de temps à aller le voir en prison".
Alcoolique et violent
Une de ses ex-femmes sera beaucoup plus prolixe. L'une d'entre elles, chercheuse au CNRS d'origine russe rencontrée via un site de rencontres sur Internet, évoque l'alcoolisme de l'accusé. "Il était triste, il descendait dans la cave et quand il remontait, il était beaucoup plus joyeux", raconte le témoin qui comprendra ensuite qu'il s'éclipsait pour boire. "Il alternait des phases agressives et joyeuses".
Il m'avait raconté que son ATSEM lui avait montré son soutien-gorge pendant la sieste des petits.
Témoin
La relation se gâte. Le témoin parle de son ancien conjoint à l'appétit sexuel insatiable et aux pratiques violentes. "Pas de câlins, pas de bisous. Quand il voulait, il fallait le faire, parfois je criais de douleur. Le témoin avait porté plainte pour violences conjugales commises alors qu'elle était enceinte de neuf mois. Il avait été condamné à trois mois de prison avec sursis. "Trois claques, trois mois avec sursis. Pif, pof. Je suis responsable", a commenté l'accusé un peu plus tôt.
"Braguette ouverte"
Les témoins défilent à la barre de la cour d'assises. Des femmes surtout. Un médecin, une kinésithérapeute, mères de très anciens élèves de François. B décrit comme quelqu'un de "bon" et simple. Une de ses ATSEM n'a jamais rien remarqué de spécial. Le portrait se noircit avec le témoignage des autres. L'instituteur au "comportement violent" avec certains enfants et à la tenue négligée a souvent "la braguette ouverte.
Quand il s'asseyait sur le banc pour la date, on lui voyait la raie des fesses.
Une ATSEMTémoin
"Il arrivait, les lacets défaits, avec des tâches sur ses vêtements. Il était plutôt "j'enfoutiste" était très cool avec les enfants. Ils travaillaient très peu avec lui. On n'a pas su pourquoi . Le directeur nous avait dit de ne pas le laisser seul avec les gamins".