Piqûres sauvages : « Il faut porter plainte pour provoquer l’ouverture d’une enquête » insiste la mairie de Nîmes après la Feria

53 piqûres et seulement sept plaintes pendant la feria de Nîmes. Le phénomène des piqûres sauvages prend de l’ampleur. Malgré l’incitation des autorités à déposer plainte pour provoquer une enquête, les victimes peinent à franchir le pas.

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C’est une mode dont les Gardois se seraient bien passés. Les piqûres sauvages se multiplient lors des fêtes. « Cela a commencé en discothèque et ça se reproduit un peu partout où il y a une fête », regrette Bernard Schieven, adjoint au maire de Nîmes chargé de la sécurité.

Pendant les cinq jours de feria, 53 personnes victimes de piqûres ont été prises en charge par la Croix-Rouge dans la capitale gardoise. Seulement sept ont porté plainte malgré les recommandations. Les membres de la Croix-Rouge ont insisté pour que les victimes se manifestent auprès de la police.

Un dépôt de plainte entraîne une enquête.

Bernard Schieven

Adjoint au maire de Nîmes chargé de la sécurité

"Les témoignages des personnes piquées sur les circonstances et le lieu de l’infraction vont aider les enquêteurs à identifier les individus qui s’adonnent à ce jeu idiot qui est une nouvelle forme d’agression" explique Bernard Schieven.  Un jeu dangereux assimilé pour la justice à "des violences volontaires avec arme par destination passible de trois ans de prison et 45 000 euros d’amende", précise pour sa part Eric Maurel, procureur de la République de Nîmes.

Deux jeunes gens avaient été interpellés puis relâchés à Nîmes soupçonnés d'en avoir piqué un troisième qui avait été hospitalisé.

Interrogé par nos confrères d'Objectif Gard, le docteur Mounir Benslima, chef du service de médecine légale au CHU de Nîmes ajoute : "Pour le moment, on ne sait pas s’il y a eu une administration de produit, des analyses sont en cours. Cela peut être long. Mais, à ce jour, dans le Gard, il n’y a pas un seul cas avéré d’injection de produit. Dans tous les cas, on suit avec attention l’évolution de ces blessures qui pour certaines correspondent à des piqûres réelles.

À la Feria, certaines victimes prétendent avoir été piquées avec des cure-dents. Des imbéciles jouent à faire peur et ils sont à l’origine d’une psychose bien compréhensible et qui augmente de jour en jour.

Docteur Mounir Benslima

Médecin légiste, chef de service au CHU de Nîmes

Pour cette Feria force est de constater qu’il y a de nombreuses piqûres et une véritable psychose".

 

La peur du VIH

Une psychose pour les jeunes consécutive à la peur également d'attraper le sida car ceux qui piquent avec des seringues même s'ils n'injectent rien, piquent plusieurs personnes avec le même objet.

Un homme écroué à Toulon

Si les auteurs de piqûres courent toujours dans le Gard, un homme a été mis en examen et écroué à Toulon pour des piqûres infligées à des spectateurs qui assistaient le 5 juin à l'enregistrement de l'émission "La chanson de l'année", lors d'un concert sur les plages du Mourillon.

Agé d'une vingtaine d'années, il est poursuivi pour violences volontaires avec arme par destination. Le parquet a même désigné un juge d'instruction pour enquêter sur ces faits qualifiés de violences aggravées. 20 personnes disent avoir subi des piqûres ce soir-là, 14 plaintes ont été déposées. Une femme agent de sécurité a même été hospitalisée après un malaise. L'homme a été appréhendé après avoir été vu avec une seringue avec laquelle il a tenté de les piquer.

Protocole précis

Le parquet de Toulon a mis en place un protocole spécifique avec la police et la gendarmerie pour ce type d'agressions. Il prévoit un examen médico-légal des victimes, des analyses et des prélèvements. 

Dans le Gers et à Belfort

Ce week-end, six personnes ont également déposé plainte, affirmant avoir été piquées samedi soir lors d'un festival de musique à Belfort, et quatre autres pour les mêmes causes dans le Gers.

En tout 350 plaintes ont été déposées en France depuis la fin mars.

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