Trois ans, dont six mois de prison ferme ont été requis contre Nicolas Best, directeur général du CHU de Nîmes jugé à Paris, pour favoritisme et corruption passive lorsqu'il était à la tête de l'hôpital d'Annecy entre 2015 et 2018 puis à Nîmes de 2018 à 2020.
Trois ans de prison dont six mois ferme ont été requis par le procureur au terme du procès de Nicolas Best, rapportent nos confrères de Midi libre. Dans son réquisitoire, le procureur de la république a demandé aux juges de déclarer l'ancien directeur des hôpitaux d'Annecy et de Nîmes coupable de favoritisme et de corruption passive et d'assortir cette peine d'une d'interdiction d'exercer dans les marchés publics.
Annecy et Nîmes
Nicolas Best, directeur général du CHU de Nîmes comparaissait devant la 32 ème chambre du tribunal correctionnel de Paris, depuis lundi 26 août, pour favoritisme et corruption passive lorsqu'il dirigeait l'hôpital d'Annecy entre 2015 et 2018 et celui de Nîmes de 2018 à 2020.
Dîners et places de concert offerts par Bouygues
Le procureur a fustigé l'attitude du prévenu "qui ne reconnaît pas les faits, ne se remet pas en cause et n'a cessé de mentir", indiquent les journalistes de presse écrite présents à l'audience. Cependant, Nicolas Best a bénéficié de dîners au restaurant et d'invitations à des concerts de la part de Bouygues. Des cadeaux au directeur de l'hôpital au moment d'un marché conclu avec le promoteur qui avait remporté un appel d'offres de 35 millions d'euros hors taxes à Annecy.
1 million d'euros à Nîmes
Le magistrat chargé de l'accusation s'est par ailleurs dit convaincu de la culpabilité de Nicolas Best pour les faits de favoritisme pour des marchés passés à Nîmes et à Annecy conclus avec une société de consultants pour la maîtrise d'ouvrage, la société Mupi. Elle aurait bénéficié de marchés passés frauduleusement de la part du prévenu, des marchés d'un million d'euros.
150 000 euros d'amende et l'interdiction de candidater à des marchés publics ont été requis contre cette société. La société Bouygues qui avait accepté de payer une amende de 9,2 millions d'euros a été épargnée par le réquisitoire.
Faits contestés
L'affaire avait débuté en décembre 2021, après un contrôle de la Chambre Régionale des Comptes d'Auvergne Rhône-Alpes sur sa gestion de l'hôpital d'Annecy-Genevois (CHANGE).
En février 2022, des perquisitions avaient été menées chez le directeur du CHU et dans ses bureaux du centre hospitalier de Nîmes, par la brigade financière sous l'égide du PNF (Parquet national financier).
S'estimant victime d'une cabale de la part des personnels de l'hôpital d'Annecy, Nicolas Best a toujours clamé son innocence.
"Les faits sont contestés, tout comme les conditions dans lesquelles l'enquête du Parquet national financier a été menée. C'est un mauvais procès qui est fait à Nicolas Best", a réagi Me Philippe Expert, l'avocat de l'ancien directeur du CHU de Nîmes, joint par France 3 Occitanie. Le jugement doit être mis en délibéré.