La 5e circonscription du Gard, à gauche depuis 25 ans, était particulièrement suivie. Ce territoire pauvre et rural, qui couvre tout l'ouest du département et une partie d'Alès, voit le candidat du Rassemblement national passer en tête, avec 41 % des voix.
La 5e circonscription du Gard, c'est une bisbille entre Les Républicains "classiques" et Les Républicains "ciottistes" désormais alliés du Rassemblement national. La 5e circonscription du Gard, c'est aussi un territoire où 22 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté et ont vu déserté les services publics. Enfin la 5e circonscription du Gard, c'est un territoire de gauche depuis 1988 (hormis la période 1993-1997). Toutes ces particularités ont fait de cette circonscription une zone particulièrement scrutée.
La gauche battue sur ses terres
Sur les six circonscriptions du Gard, seules deux n'étaient pas représentées à l'Assemblée depuis 2022 par des députés Rassemblement national : la sixième (Philippe Berta, MoDem) et la cinquième, où la Nupes avait triomphé en 2022 avec Michel Sala. Sur ce territoire, qui s’étire de La Grand-Combe au Vigan, redescendant sur Alès et le Piémont cévenol, la gauche est élue depuis 1988.
La plus grande circonscription du département se caractérise par toutes les problématiques liées à la ruralité : le manque de transports en commun et de services publics. En 2019 selon l’Insee, 22 % de la population avait un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté. Cette part s’élève à 14,5 % en France métropolitaine.
Dimanche 30 juin 2024, c'est le candidat du Rassemblement national, soutenu par Les Républicains, Alexandre Allegret-Pilot, qui est arrivé en tête pour le premier tour des législatives, avec 41,02 % des voix, soit 5 000 voix de plus que le candidat du Nouveau Front populaire et député sortant Michel Sala (LFI). Alors que le duel s'annonçait serré, le Rassemblement national arrive net vainqueur dans cette circonscription. Un échec cuisant pour la gauche, en attendant le deuxième tour où les cartes seront peut-être rebattues.
Un Rassemblement national version LR-RN
Et ce n'est pas peu dire que l'extrême droite a essuyé quelques turpitudes dans ce territoire. La 5e circonscription a été l'illustration de la scission au sein des Républicains, entre les "classiques" et les "ciottistes". Les seconds sont parvenus à investir un candidat dans cette circonscription, en la personne d'Alexandre Allegret-Pilot, le vainqueur.
C'est sans hésiter que j'ai répondu à l'appel d'@ECiotti pour représenter la Droite à l'Assemblée nationale. pic.twitter.com/mddjDX6Byy
— Alexandre ALLEGRET-PILOT (@AllegretPilot) June 28, 2024
Ce candidat débarqué de Savoie a pris le pas sur le candidat RN initial Emmanuel Espanol, rapidement écarté. En face, les Républicains "classiques" ont investi la gaulliste Léa Boyer, qui ne s'est pas qualifiée.