Le festival taurin de Rodilhan aura lieu dimanche 27 octobre. Depuis leurs dix ans d'existence, ces festivités sont aussi le théâtre de manifestations anti-corrida. Cette année, 300 opposants sont attendus. Rues barrées, forces de l'ordre... les préparations se déroulent sous haute surveillance.
La journée taurine de l'aficion de Rodilhan se tiendra dimanche 27 octobre, dans les arènes Marius Bonnaud. Mais qui dit réunion d'aficionados dit aussi manifestation anti-corrida.
Alors, comme chaque année depuis 10 ans, fin octobre, les barrières et les interdits fleurissent dans cette commune gardoise. Cette année, l'appel à manifester du Comité radicalement anticorrida (Crac) a été largement relayé sur les réseaux sociaux. Environ 300 personnes sont attendues dimanche. Alors la commune reste sous la surveillance des forces de l'ordre.
Pour le maire, pas question d'annuler sous la pression des militants.
Aujourd'hui, on attaque les corridas, on attaque les boucheries, mais la liberté des gens, elle est où ? Oui , je suis un aficionados, mais avant tout je suis le maire de cette commune, et je défends la liberté et la sécurité de mes citoyens. Les gens qui nous visitent dimanche sont loin d'être des gens pacifiques comme ils le disent.
- Serge Reder, maire de Rodilhan
L'année dernière, le village avait également été entièrement bouclé par près de 200 gendarmes. Le face-à-face avec les manifestants avait été tendu. Les anti-corridas tentant de forcer les barrières, avant d'être aspergés de gaz lacrymogène.
Le cœur du village, notamment les avenues qui débouchent sur les arènes, sera également verrouillé cette année, a imposé la préfecture dans son dispositif de sécurité. De 8 heures à 20 heures, dimanche, les spectateurs devront montrer leur billet pour pénétrer dans le périmètre.
Les Rodilhanais pourront circuler librement munis d'une pièce d'identité justifiant leur domicile.
Rodilhan, rassemblement historique de la lutte anti-corrida
L'ancien président du Crac, Jean-Pierre Garrigues, décédé en 2017, avait enseigné à Rodilhan et avait fait de cette petite localité gardoise un symbole de la lutte entre pro et anticorridas.Le 8 octobre 2011, des dizaines d'activistes anticorridas s'étaient enchaînés au centre des arènes de la commune en déclenchant des fumigènes et en scandant des slogans le poing levé. Ils avaient été frappés alors qu'ils étaient au sol, entravés, et avaient été évacués avec brutalité par des adeptes de la corrida.
Des peines allant jusqu'à six mois de prison ferme avaient été prononcées, le 14 avril 2016 par le tribunal correctionnel de Nîmes, contre 17 de ces aficionados, dont le maire Serge Reder, condamné à 1.500 euros d'amende. M. Reder et plusieurs autres condamnés ont fait appel.
En 2017, la corrida d'octobre à Rodilhan avait été annulée.