À l'occasion de la journée taurine à Rodilhan dans le Gard ce dimanche, le village est entièrement bouclé par près de 200 gendarmes. Environ 300 personnes manifestent pour réclamer l'abolition de la corrida.
Sirènes et sifflets stridents, tambours et casseroles, près de 300 participants de cette "manifestation pour l'arrêt des séances de tortures" font tout pour se faire entendre ce dimanche matin à Rodilhan dans le Gard.
À l'appel du Comité radicalement anticorrida (Crac Europe), ils manifestent à l'occasion de la journée taurine.
Le village a donc été quadrillé par près de 200 gendarmes. Les accès au centre-ville, où se trouvent les arènes, sont barrés par de hautes barrières en fer.
À midi le face à face avec les gendarmes est de plus en plus tendu. Les manifestants tentent de pousser le barrage de sécurité et reçoivent en retour des grenades lacrymogènes.
"C'est une guerre... Nous allons euthanasier la corrida..."
Dans la matinée, les manifestants qui criaient "No corrida", "Basta corrida !", ont suivi un drapeau sur lequel se trouvait une photo de Jean-Pierre Garrigues, président du Crac et bête noire des aficionados, décédé en novembre 2017.
Ils s'étaient auparavant réunis autour de Didier Bonnet, nouveau président de l'association. "C'est une guerre... Nous allons euthanasier la corrida... Nous sommes là pour combattre et je ne lâcherai pas", a-t-il notamment déclaré.
Reportage sur place à Rodilhan de notre équipe de France 3 Pays Gardois, Pascale Barbès et Pierre Trouillet.
Reportage à Rodilhan de Pascale Barbès et Pierre Trouillet.
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©France 3 Pays gardois
Jean-Pierre Garrigues, qui avait enseigné à Rodilhan, avait transformé la petite localité gardoise en ville symbole de la lutte entre pro et anticorridas.
Un précédent judiciaire
Le 8 octobre 2011, des dizaines d'activistes anticorridas s'étaient enchaînés au centre des arènes de cette commune de la périphérie nîmoise en déclenchant des fumigènes rouge sang, avant de scander des slogans le poing levé. Ils avaient été frappés alors qu'ils étaient au sol, entravés, et avaient été évacués avec brutalité par des adeptes de la corrida.
Des peines allant jusqu'à six mois de prison ferme ont été prononcées le 14 avril 2016 par le tribunal correctionnel de Nîmes contre 17 de ces aficionados, dont le maire Serge Reder, condamné à 1.500 euros d'amende. M. Reder et plusieurs autres condamnés ont fait appel.
En 2017, la corrida d'octobre à Rodilhan avait été annulée.