"Accusés, levez-vous ! La corrida appelée à comparaître devant les assises". C'est le titre du procès théâtralisé qui s'est déroulé à Nîmes. Loin de la furie des débats télévisés, ce procès fictif s'est tenu dans le calme et a servi les arguments des pro-corridas.
C'est un procès hors norme qui s'est joué ce jeudi 27 avril dans la ville de Nîmes. Dans le box des accusés, trois professionnels du monde de la corrida : un matador, un éleveur et un organisateur de spectacles
On leur reproche un mauvais traitement envers les animaux et des sévices graves avec mise à mort du taureau. "Ce que je ressens, c'est la souffrance de cet individu unique qui n'a rien fait et qui n'a rien à faire dans cette arène et qui est supplicié", déclare à la barre l'avocat de la partie civile.
Vrais acteurs et professionnels du monde taurin se mélangent sur scène, on dirait un vrai procès sauf qu'il est fictif. Organisé par la coordination des clubs taurins du Gard et de Nîmes, l'idée est de dépassionner les polémiques autour de la corrida et d'écouter dans le calme les arguments des différentes parties.
"La corrida est cet art en débat, elle est violemment attaquée par les anti-spécistes et par les animalistes. Ils ont des arguments, nous sommes prêts à les entendre et nous les entendons. Par contre, nous avons aussi des arguments", riposte Roland Cecchi-Tenerini président de la coordination des Clubs taurins de Nîmes et du Gard.
"Non coupables"
Plus de 200 personnes sont venus assister à la représentation, un public aquis à la cause tauromachique et qui a trouvé l'idée de ce procès fictif intéressante.
"Tout cela nous permet de dire qu'il nous faut aujourd'hui échanger et que le public ait une véritable connaissance de ce qu'est ce moment culturel qui est la corrida", conclut-il
Les prévenus risquaient 75 000 euros d'amendes et cinq ans d'emprisonnement. A l'issue du déliberé, ils ont été reconnus non coupables.