Une femme d'une cinquantaine d'années déjà connue pour escroquerie ne s'est pas présentée à son procès le 21 novembre 2023 à Nîmes. Un directeur de banque était jugé pour complicité. Il leur est reproché une escroquerie à grande échelle à partir de l'octroi de prêts immobiliers.
C'est un procès très atypique à plus d'un titre qui s'est tenu le 21 novembre dernier devant le tribunal correctionnel de Nîmes. Atypique pour l'ancienneté des faits. Ils ont plus de 10 ans. Atypique aussi car la principale prévenue, en fuite n'était pas présente. Un mandat d'arrêt a été délivré. Atypique enfin car un directeur banque s'est retrouvé seul sur le banc des prévenus. Un avocat, rayé de l'ordre et un notaire véreux, soupçonnés d'avoir participé à l'escroquerie estimée à plus de 3,5 M.€ d'euros ont bénéficié d'un non-lieu.
Faux documents, faux travaux
Yasmina K. était jugée en son absence pour avoir perçu des prêts bancaires après avoir fourni de faux documents. Parfois accompagnés de demandes d'emprunt pour des travaux, ils n'ont jamais été remboursés.
L'arnaque consistait à faire débloquer de l'argent pour générer un début de remboursement puis plus rien. Lorsque les paiements s'arrêtaient les biens immobiliers étaient mis en vente aux enchères et rachetés par des prête-noms ayant contracté de nouveaux crédits qui ne seront également pas remboursés. L’escroquerie aurait touché des banques du Gard, mais aussi des agences dans les Bouches-du-Rhône et en Haute-Garonne. "Un notaire et un avocat ( ce dernier rayé de l'ordre) soupçonnés d'avoir participé à cette escroquerie à grande échelle ont bénéficié d'un non-lieu", s'étonne Me Jean-Baptiste Mousset, avocat d'une des victimes.
17 prêts
Seul sur le banc des prévenus, un ancien directeur de banque a dit avoir été floué et charmé par la femme à qui il a octroyé 17 prêts et ceux malgré une alerte des services juridiques de la banque et un premier dossier qui s'était soldé par un impayé. "Elle m’a chamboulé la tête, elle arrivait à chambouler la tête à tout le monde", rapportent nos confrères de Midi libre qui ont suivi l'audience.
Cavalerie bien huilée
Un système de cavalerie selon le parquet qui a requis cinq ans fermes et 200 000 euros d'amende contre la prévenue qui avait su construire des châteaux de sable et prendre la tangente". Il a requis un an avec sursis contre l'ancien directeur de banque. Délibéré ce lundi.