"Cette année, nous avons traité contre le mildiou plus souvent que les années précédentes" un viticulteur inquiet pour ses vignes

Le printemps pluvieux n'est pas sans conséquences pour la viticulture. De l'eau, certes, mais aussi son lot de maladies comme le mildiou. Les viticulteurs traitent leurs vignes pour essayer d'échapper au mildiou, qui pourrait compromettre leur récolte. Une crainte supplémentaire dans un contexte déjà tendu.

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À Saint-Nazaire-des-Gardies, depuis le petit matin, Romaric parcourt ses trente hectares de vignes bio du haut de son tracteur. Il pulvérise un fongicide, en prévention d’une épidémie de mildiou. Car le risque est élevé en ce moment, le printemps pluvieux ayant favorisé l’arrivée du champignon.

"Cette année, nous avons traité plus souvent que les années précédentes. Actuellement, je suis à 10 traitements, alors que l’on pourrait être autour de 6 ou 7 d'habitude. C’est du temps et du carburant en plus, ce sont des tracteurs que l'on use un peu plus", confie Romaric Viala, viticulteur.

À cette époque de l’année, le viticulteur a pourtant du travail dans les vignes, comme couper les herbes. 

Traiter, ça demande aussi de l’argent. Pour Romaric, la prévention lui coûte environ 30 euros par hectare. En bio, un seul fongicide est autorisé : le cuivre. Un produit devenu cher.

"Depuis 2021, on a pris 35 % d'augmentation et pendant ce temps, le vin a chuté de 4 à 50 % sur les deux dernières années. On doit traiter plus, avec des produits qui nous coûtent plus cher et au final, on vend moins cher", poursuit-il.  

Un contexte tendu

Du vin qui se vend aussi en plus petite quantité. Certaines cuves issues des dernières récoltes encore pleines. Dans ce contexte, le mildiou est très préoccupant pour la profession.  

"C'est un coup dur, on le sait. Aujourd'hui la nature, le réchauffement... rien ne nous épargne. Cela affaiblit nos exploitations, déjà que nous sommes au plus mal, surtout en trésorerie. Mais nous avons un peu d'espoir car depuis quelques jours le temps a tourné", constate Frédéric Cavagna, secrétaire FDSEA du Gard.

La chaleur et le vent pourraient éviter aux agriculteurs de perdre leur récolte. Chez Romaric, seules quelques feuilles sont touchées par le mildiou pour l’instant...

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