La suspension du directeur du collège Saint-Joseph de Saint-Ambroix dans le Gard et la procédure de licenciement engagée contre lui font suite à "des dysfonctionnements graves", notamment lors d'une affaire de viol entre élèves, a assuré ce mardi le directeur diocésain de l'enseignement catholique.
La tutelle diocésaine de l'enseignement catholique du Gard a décidé de communiquer. Dans une lettre, publiée ce mardi, elle explique les raisons de la suspension du directeur de l'établissement privé de Saint-Ambroix et la procédure de licenciement engagée contre lui lundi.
"Des faits graves de viol et de harcèlement se sont produits en mars dernier lors d'un voyage scolaire" organisé par cet établissement catholique sous contrat à Malte, souligne dans un communiqué le directeur diocésain pour le Gard Jérôme Martine.
"La responsabilité du chef d'établissement a été engagée pour plusieurs raisons dans ce dossier, qui, s'ajoutant à des dysfonctionnements graves, ont conduit à sa mise à pied. Le rectorat a également prononcé une suspension", précise-t-il.
"Ce n'est en aucun cas le fait d'avoir dénoncé un viol qui serait reproché à Monsieur (Paul) Gobillot, le chef d'établissement", assure M. Martine.
Contrairement à des interprétations fallacieuses contre lesquelles nous nous élevons avec la plus grande vigueur, ce n'est en aucun cas le fait d'avoir dénoncé un viol qui serait reproché à Monsieur Gobillot, le chef d'établissement" précise le communiqué.
Retrouvez l'interview de Jérôme Martine, en date du 16 mai 2018, réalisée par France 3 Languedoc-Roussillon.
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Des actions de soutien au directeur du collège
Soutenu par des enseignants, élèves, parents d'élèves, Paul Gobillot, 62 ans, à la tête de l'établissement depuis plus de 30 ans, était convoqué lundi matin pour un entretien préalable à son licenciement par l'organisme de gestion de l'établissement (Ogec).
"On me reproche de ne pas avoir respecté les procédures administratives, d'avoir contacté directement la gendarmerie sans prévenir ma hiérarchie" à propos du viol, avait assuré lundi à l'AFP M. Gobillot, qui n'a pas participé au voyage à Malte.
Le 30 mars, après avoir été informé du viol d'un collégien par deux autres élèves de l'établissement de quelque 300 élèves lors d'un voyage scolaire, M. Gobillot s'était rendu à la gendarmerie avec les parents de la victime et avait été entendu en tant que témoin.
Deux adolescents de 4e ont ensuite été mis en examen pour "viol en réunion". Ils ont aussi mis les images de ce viol sur les réseaux sociaux.
"Très apprécié des enseignants et des élèves, M. Gobillot fait l'objet d'une véritable chasse à l'homme depuis plusieurs mois, autant par le directeur diocésain que par l'Ogec", avait affirmé lundi à l'AFP son avocat Me Philip de Lumley-Woodyear.
L'avocat met notamment en avant des divergences sur la gestion des biens immobiliers et sur des projets pédagogiques comme l'accueil de jeunes en errance, dont des migrants, dans une classe de "décrocheurs" initiée par M. Gobillot.
Paul Gobillot doit être reçu mercredi à 18H00 à Nîmes par la direction diocésaine de l'enseignement catholique avant qu'un conseil d'administration ne décide prochainement de son sort.