La manifestante avait ramassé une grenade de désencerclement lancée dans la caravane où elle se trouvait. Le militaire sera jugé pour violences aggravées par personne dépositaire de l’autorité publique et avec une arme
Un gendarme sera bientôt jugé pour violences aggravées après la blessure d'une manifestante sur le site de l'ex-projet de barrage de Sivens dans le Tarn. Selon les informations de Mediapart, la juge d'instruction chargée de l'affaire depuis 2014 a signé le 28 août une ordonnance de renvoi à l'encontre du militaire.
Les faits s'étaient produits le 7 octobre 2014, trois semaines avant la mort de Rémi Fraisse. Lors d'une opération de maintien de l'ordre, un gendarme avait lancé une grenade de désencerclement dans une caravane où se trouvaient des manifestants : la jeune femme, Elsa Moulin, avait ramassé l'engin pensant qu'il s'agissait d'une grenade lacrymogène et elle lui avait explosé dans la main, la blessant grièvement.
Une vidéo de l'incident avait été diffusée par la plaignante :
Le gendarme avait été mis en examen en janvier 2017, plus de deux ans après les faits. Selon l'avocate de la jeune fille, la Toulousaine Maître Claire Dujardin, le rapport de l'inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) qualifiait le geste du gendarme de faute professionnelle grave.
Trois semaines après ces faits, le jeune Rémi Fraisse décédait sur le site, touché par le jet d'une grenade offensive de la gendarmerie, depuis interdite. Depuis, le projet initial de barrage à Sivens a été abandonné et le gendarme mobile qui avait été mis en cause dans la mort de Rémi Fraisse a bénéficié d'un non-lieu.