Dans le Gers et les Hautes-Pyrénées, les éleveurs de canards s'organisent pour éviter la grippe aviaire

Alors que la maladie décime plusieurs élevages dans les Landes, l'abattage des canards atteints de grippe aviaire touche désormais le Gers. Le département limitrophe des principaux foyers de contamination a tout de même quelques atouts pour tenter de s'en prémunir. Mais jusqu'à quand ?

Depuis l'abattage mercredi 6 janvier 2021 de l'élevage situé à Sainte-Christie-d'Armagnac dans le Gers, un arrêté préfectoral a mis en place une nouvelle Zone de Contrôle Temporaire. 12 communes gersoises sont concernées. Concrairement aux Landes, le Gers ne procède pas pour l'instant à l'abattage préventif. Il intervient seulement dans les 24h après un résultat d'analyse positif. Les éleveurs font confiance à leur modèle de production. Ils ont quelques atouts dans les pattes. 

Plus au sud, dans les Hautes-Pyrénées, un premier élevage avait été touché le 22 décembre 2020.

On y trouve une race particulière : les Kriaxera. D'origine basque, ces canards sont plus vivaces et robustes. A l'image des canards sauvages. "C'est une vieille souche. Ils sont plus costauds, beaucoup plus gros, plus robustes. Ils attrappent moins facilement la grippe aviaire" , confie l'éleveuse Marine Crampe-Fossieries. 

Avec sa mère, elles élèvent aussi des canards de Barbarie et des oies. Des espèces dont la croissance est plus lente : plus de 6 mois d'élevage avant le gavage. Mais patience est toujours mère de sûreté et de goût. "L'industrie a abandonné ces souches mais je voulais les réhabiliter. C'est comme pour les bovins, chaque race a des saveurs différentes. C'est bien de proposer aux gens de redécouvrir ces saveurs" , foi de Valérie Fosseries.  La mère et la famille proposent des produits transformés du canard en vente directe à la ferme. 

Après un premier cas dans les Hautes-Pyrénées, le fléau touche désormais le Gers. A Viella, l'élevage de Sylvie Robin se protège au maximim en évitant le plus possible les contacts. L'élevage est placé sous l'appellation "Canard du Gers". La multiplication des épidémies suscite des interrogations. "Il faut tenir compte des évolutions sanitaires. Peut-être que l'hiver il faut alléger la densité : on est à 5 canards par mètre carré. Il faudra peut-être descendre à 3. Je n'ai pas la solution mais nous serons amenés à s'assoir autour d'une table pour repenser le modèle", affirme Sylvie Robin. 

Avec une troisième épidémie en cinq ans, l'urgence est tout d'abord de contenir la grippe aviaire et d'éviter une propagation. Mais même en prenant toutes les précautions, même avec des races rustiques, la filière risque de devoir modifier ses modes d'élevage. En France, 200 000 volailles ont été abattues préventivement cette saison.

 

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