Danone va convertir l'usine de Villecomtal dans le Gers pour des boissons végétales, les éleveurs laitiers mobilisés

Le groupe français Danone annonce vouloir moderniser quatre de ses sites de productions, dont celui de Villecomtal-sur-Arros dans le Gers, afin de les convertir à la production de boissons végétales. Les éleveurs laitiers du secteur demandent un soutien à la filière.

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C'est désormais officiel : le site Danone de Villecomtal-sur-Arros, dans le Gers, spécialisée dans la fabrication de yaourts aux fruits, va se transformer en usine de production de boissons végétales à base d'avoine.

Le groupe agroalimentaire français a confirmé lundi 15 novembre cette décision attendue et redoutée dans le département. Il s'agit pour l'industriel de s'adapter aux goûts et besoins des consommateurs, de plus en plus amateurs de laits végétaux, du type riz, soja, coco, pour des raisons de santé ou par souci de ne plus consommer de produits d'origine animale.

Une transformation d'ici un an

Danone a prévu de convertir ainsi quatre de ses sites en France et la mutation va intervenir rapidement : pour l'usine gersoise, 43 millions d’euros vont être investis afin de la transformer à l'horizon de l'automne 2022. "Les premières boissons végétales sous la marque Alpro pourraient être produites à Villecomtal-sur-Arros au second trimestre 2023", a indiqué le groupe dans un communiqué en date du 15 novembre. "Cet investissement devrait nous permettre d’augmenter notre capacité de production de boissons végétales UHT de + 25 % d’ici 2024 pour la France et l’Europe".

Avec cet investissement, nous voulons répondre à la demande de diversification alimentaire des Français. C’est une magnifique opportunité pour le site de se positionner sur un marché en pleine croissance en devenant un site de référence en Europe pour la production de boissons à base de jus d’avoine, tout en réduisant notre empreinte carbone de 70 %.

Thierry Pasquet, directeur du site de Villecomtal-sur-Arros

Près de 200 producteurs concernés

Cette "magnifique opportunité" n'est évidemment pas du goût de tous. Et notamment des éleveurs laitiers de la région. Le site de Villecomtal se fournit dans six départements du secteur Sud-Ouest : Gers, Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne, Landes, Lot et Pyrénées- Atlantiques, et travaille avec cinq groupements laitiers. Au total, cela représente 187 producteurs de lait de la région.

"Dans le département du Gers, où la filière est déjà en péril, c’est près d’un tiers des exploitations agricoles laitières qui vont être impactées. Il est nécessaire de trouver une solution pour que la production gersoise perdure sans entrainer une augmentation du coût de transport pour les éleveurs", a notamment réagi le syndicat des Jeunes Agriculteurs (JA).

Faut-il vraiment provoquer la mort de nos filières laitières locales pour produire des jus végétaux issus de matières premières importées ? En effet, ces dernières sont souvent soumises à une règlementation plus laxiste que les normes françaises. N’importons pas l’agriculture que nous ne voulons pas !

Les Jeunes Agriculteurs

Les éleveurs, par la voix de leur syndicat, demandent à ce que la filière soit accompagnée pour que son avenir ne soit pas compromis dans la région.

Danone, de son côté, assure vouloir "travailler main dans la main avec l’Organisation de Producteurs du Sud-Ouest afin de trouver des solutions concrètes et adaptées aux différentes situations de nos partenaires agricoles".

Des salariés "accompagnés" dans la mutation

Quant aux 160 salariés qui travaillent dans l'usine gersoise, le groupe industriel précise que des mesures d’accompagnement seront proposées pour accompagner la transition dans les meilleures conditions possibles. "Un dispositif spécifique sera proposé à la fois pour identifier des solutions individuelles non contraignantes basées sur le volontariat et proposer aux salariés des formations spécifiques visant à développer leurs compétences sur de nouveaux produits".

Les boissons végétales sont en plein essor en France. Leur consommation a triplé en dix ans. Et le marché pourrait atteindre 530 millions d’euros dans trois ans. 

 

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