Plus de 10 000 canards ont été abattus vendredi dans deux élevages du Gers à Sarraguzan et à Sainte Dode. Ces abattages préventifs ont été décidé en raison d'une suspicion de présence du virus H5N3.
La menace de la grippe aviaire est toujours bien présente dans le Sud Ouest.
Vendredi, plus de 10 000 canards ont été abattus chez deux agriculteurs dans le Gers. 2 500 palmipèdes ont été éliminés dans un élevage à Sainte Dode et 8 000 autres ont été supprimés chez un éleveur de Sarraguzan. Des analyses avaient en effet montré une possible contamination au virus H5N3, faiblement pathogène. La contamination a ensuite été confirmée.
Pour Lionel Candelon, le co président de l'association canards en colère "c'est bien de pas prendre de risque en éliminant dès la suspicion" mais il rappelle que "pour l'éleveur c'est très dur moralement et financièrement". Selon lui, les délais d'indemnisation sont très longs et de nombreux professionnels n'ont pas encore repris leur activité depuis la fin du vide sanitaire (le 29 mai 2017). Il faut en effet pouvoir mettre aux normes les exploitations et il faut trouver des canetons.
Des compensations très attendues
Le 19 janvier dernier, la Commission européenne a autorisé une compensation de 65 millions d'euros pour les éleveurs français touchés par la grippe aviaire, notamment pour les élevages de canards et d'oies du Sud-Ouest durement affectés par les restrictions vétérinaires.
La moitié de cette compensation financière provient des autorités françaises et l'autre du budget européen. Elle concerne tous les éleveurs de volaille qui ont enregistré des pertes du fait des mesures d'abattage et de non-remplacement de leurs animaux pour contenir l'épizootie en 2016 et 2017.
La France a déjà commencé à verser sa part des compensations à ses éleveurs, mais la Commission européenne devait encore donner son approbation au déclenchement de cette mesure couverte par les règles de la Politique agricole commune (PAC).
Le feu vert de Bruxelles va désormais permettre de débloquer la partie européenne de cette compensation, soit 32,5 millions d'euros, que les autorités françaises auront jusqu'au 30 septembre 2018 pour verser.
L'aide reçue par chaque éleveur "sera calculée en fonction du nombre d'animaux non élevés en raison des restrictions vétérinaires en vigueur et sur la base des marges standards des élevages de volaille en France", a indiqué un porte-parole de la Commission.
Le montant de la compensation sera ainsi différent selon le type d'élevage, les marges n'étant par exemple pas les mêmes pour les élevages dits conventionnels et ceux estampillés "biologiques".
Selon une source au sein de la Commission, l'exécutif européen est par ailleurs en train d'examiner une autorisation d'aide d'Etat pour que la France puisse élargir le champ des aides versées aux différents acteurs de la chaîne des élevages de volaille. Il s'agit de pouvoir couvrir une période après mai 2017, quand des pertes ont continué d'être enregistrées malgré la fin des restrictions vétérinaires.