Les oubliés de la grippe aviaire, une famille d'éleveurs de poulets fermiers en grande difficulté dans le Gers

Une famille d'éleveurs de poulets installée à Vic-Fezensac dans le Gers se trouve en grande difficulté en raison de la grippe aviaire. Les mesures de protection les empêchent de racheter des poussins. Ils ne bénéficient d'aucune aide. Ils ont mis en place une cagnotte pour sauver leur élevage.

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C'est la seule solution pour tenter de sauver l'exploitation familiale. Fanny Sillières a mis en place avec ses parents une cagnotte en ligne pour trouver de l'aide.

Leur élevage de poulets fermiers à Vic-Fezensac dans le Gers est menacé. Le département est en effet touché par la grippe aviaire. Les mesures de protection mises en place pour éviter la propagation sont strictes. Les mouvements de volailles sont interdits.

"Depuis janvier, nous n'avons pas pu faire venir de poussins", explique la jeune femme âgée de 26 ans. Au début de l'année, quand les mesures ont été imposées, il restait 9 000 têtes mais l'entreprise en abat entre 650 et 700 chaque semaine. "A partir de la semaine prochaine, nous n'aurons plus rien à élever ni à commercialiser", dit Fanny Sillières.

Une ferme familiale en danger

Dans cette ferme créée en 1965 par les grands-parents de Fanny, on élève des poulets fermiers en plein air. C'est une exploitation entièrement indépendante qui gère toute la chaîne, du poussin jusqu'à la commercialisation du poulet. La famille possède même son propre abattoir agréé. Et les produits sont vendus directement aux particuliers, en boucheries et en grandes surfaces. "Sans trésorerie, nous n'aurons pas la possibilité de racheter des poussins et de la nourriture quand les mesures de protection de la grippe aviaire seront levées", dit la jeune femme qui rappelle qu'il faut trois mois et demi pour élever un poulet.

"La cagnotte, c'est notre seul recours mais j'aimerais pouvoir aussi alerter les politiques pour dire que la situation des éleveurs est très préoccupante. La situation est grave. On aurait besoin d'un peu plus de soutien. Déjà nous avons été pénalisés par le Covid avec la fermeture des restaurants et là, la grippe aviaire nous est tombée dessus. Mon père ne perçoit rien, ni le RSA, ni le chômage".

La jeune femme explique qu'elle va devoir mettre ses salariés au chômage partiel et peut être en licencier si la situation ne s'améliore pas.

A la date du lundi 3 mai, une cinquantaine de personnes avait donné de l'argent sur le site le pot commun pour aider la famille Sillières pour un montant de 3 380 euros.

L'ensemble de la filière dans l'attente des aides

Lionel Candelon, président de l'association des canards en colère, confirme les difficultés qui touchent une grande partie de la filière en raison de la grippe aviaire.

"Dans mon cas, dit il, il faut que je double la surface de mes bâtiments pour faire le même volume qu'avant car il faut désormais être en mesure de confiner l'élevage à tout moment. On pourrait redémarrer le 18 mai mais il n'y a plus de canetons, donc on sera servi peut-être en juillet". Les demandes d'aides ou d'indemnisations restent lettre morte. "Aucun chiffre pour les dossiers de perte de production, souligne-t-il. Personne ne lève le petit doigt. Il y a des groupes de travail mais on ne sait pas qui y participe et ce qui se dit.".

Au 28 avril, selon le gouvernement, on comptait encore 492 foyers d’influenza aviaire hautement pathogène en élevage en France essentiellement dans le Sud-ouest (475 foyers). À la date du 19 février, 3,5 millions de volailles (essentiellement des canards) ont été abattues dans le sud-ouest sur ordre de l'administration, suite à la détection de foyers ou de manière préventive pour limiter la propagation du virus.

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