L'enchaînement des intempéries a fait énormément de mal à des communes, pas habituées ni équipées face à de gros orages. Exemples dans le Gers où les dégâts sont nombreux à Condom et Mouchan. Cinq ans après un premier sinistre qui avait déjà coûté cher, le maire de Mouchan menace de jeter l'éponge s'il n'est pas soutenu.
Le ciel s'est éclairci sur une bonne partie de l'Occitanie depuis quelques jours et la fin des orages. Mais pour des petites communes de la région, ce n'est pas encore l'heure de profiter de l'été. Car les dégâts des violentes intempéries sont encore visibles et risquent de coûter cher. Les habitants et les maires de de Condom et Mouchan (Gers) doivent encore réparer les dégâts.
"Il y a bien des fonds de prévention quand même ?"
"Quand il y a un orage, je ne dors plus. Je me lève la nuit pour aller surveiller les arrivées d’eau pour voir si il y a besoin de prévenir la population" indique Christian Touhé-Rumeau, le maire de Mouchan, 400 habitants. Il a pris l'habitude de se rendre chez ses administrés pour faire un point de la situation.
Comme chez Michel Higoa, Mouchanais depuis 2017. "Ce n'est pas parce que l'on habite un petit village que l'on doit être oublié. Qu'est-ce-que c'est ça ? Il y a bien des fonds de prévention quand même" s'agace-t-il face à son maire, impuissant.
L'édile est habitué à ces épisodes. En 2018, des intempéries avaient déjà fait mal : 70.000 € de réparations. Cette année, cela pourrait être deux fois plus, sachant que le budget de la commune n'excède pas 800.000 €.
"Il y a cinq ans, nous n’avons rien eu comme aides. Si l’État ne nous aide pas sur 3-4 ans, on va arrêter tout investissement pour développer la commune" peste Christian Touhé-Rumeau. "On est démunis face à ce changement climatique donc moi je suis très inquiet. La hantise elle est là" ajoute celui qui pense déjà à mettre fin à ses fonctions municipales en 2026.
"J’ai averti Madame la sous-préfète que nous étions encore oubliés, je lui mettrai ma démission sur le bureau" prévient-il. Il a constitué un dossier de demande d'aides, mais ignore ce qu'il pourra obtenir comme subventions. "J'espère que ce sera le plus conséquent possible parce qu'une petite commune comme la notre ne peut pas faire grand chose" conclue Christian Touhé-Rumeau.
À Condom, beaucoup de dégâts et plus de soutien espéré
Les intempéries ont aussi provoqué des dommages à Condom (6.500 habitants). "On avait 3-4 centimètres de boue. Depuis, on a nettoyé. On a jeté les meubles qui avaient pris l'eau" se souvient Jean-Louis Bazerque, habitant de la commune depuis 30 ans.
La liste des dégâts communaux est aussi très longue. "Il y a énormément de voiries goudronnées, plus d'une centaine d'arbes déracinés, des murs effondrés" énumère le maire Jean-François Rousse. Mais la commune devrait être épaulé, plus que celle de Mouchan.
"On ne veut laisser personne au bord du chemin. L'enjeu est de monter les dossiers de manière la plus pertinente possible" se projette déjà l'édile. Deux dossiers au nom de la commune doivent être déposés. La mairie devrait également pouvoir compter sur d'autres dotations d'état.
Pour se faire indemniser, les particuliers doivent espérer que l'état de catastrophe naturelle soit déclenché par un arrêté ministériel. Seuls les biens couverts dans le contrat d’assurance seront remboursés.