Un procès des voleurs de vin débute ce jeudi 13 octobre au tribunal d’Auch. 13 personnes vont comparaitre, suspectées d'avoir dérobé plus de 50.000 bouteilles de vin du Madiran. Le préjudice est considérable : 1,2 million d’euros.
Alain Brumont, le plus connu des vignerons du Madiran ne s’en remet toujours pas. Les 55.000 bouteilles ont été dérobées par ses propres employés et il faudra plus d’un an d’enquête pour débusquer les voleurs et leur mode opératoire. Le procès débute ce jeudi 13 octobre et 13 employés vont comparaitre devant le tribunal d'Auch, pour le vol ou le recel des précieux flacons.
55.000 bouteilles dérobées pour une valeur de 1,2 million d'euros
Une véritable filière pour écouler le vin et le revendre au dixième de sa valeur était mise en place. L’affaire remonte à 2014, quand le vigneron Alain Brumont constate lors d’un inventaire, que des bouteilles manquent à l’appel. Pendant des mois, impossible de trouver la raison de cette disparition.
"Il y a ici 3 à 5 millions de bouteilles. Le stock est tellement important que l’on peut facilement subtiliser des caisses sans que l’on puisse s’en rendre compte. Le site est très protégé, il y a un gardien. Il y a des vins vendus en primeur retirés par certains importateurs 10 ans après. C’est pour cela qu’il y a autant de stock. On livre des vins à leur apogée, un procédé rare en France", explique Alain Brumont.
Un an d’enquête pour découvrir le pot-aux-roses
Il faudra un an d'enquête, d'observation, de filatures pour confondre des salariés du vignoble. Ils travaillaient à l'expédition des bouteilles et profitaient de leur situation au sein de l'entreprise pour détourner des cartons.
"Depuis 40 ans, on n’avait pas de manque. Vous n'aviez même pas 1 pour 1000 de casse, de manque et d'un seul coup vous aviez des manques importants. Donc, on fait des inventaires, rapprochés. D'où ça peut venir ? On a dénoncé le fait à la police, aux douanes. Il y a même des voitures banalisées qui ont suivi les camions. Il y a eu des protections énormes, on n’arrivait pas à trouver d'où ça venait. Et puis, on a découvert, la police, nous-mêmes on a découvert les subterfuges de nos employés", raconte le vigneron.
Les bouteilles étaient revendues sous le manteau dans les Hautes-Pyrénées entre 2 et 10 euros pour 100 euros de leur valeur initiale.
" Le problème c’est qu’ils ont volé du vin déjà vendu, des millésimes les plus prestigieux et les plus chers", rajoute-t-il désabusé.
Une affaire très douloureuse à vivre pour Alain Brumont. "Nous l’avons mal vécu car l’entreprise fait beaucoup d’effort pour garder cette place de leader dans le Sud-Ouest. Elle a été dupée par ses propres collaborateurs. C'est un coup dur".
Le procès des voleurs débute ce jeudi 13 octobre au tribunal d’Auch.