Après le vol de grands crus à Villefranche-de-Lauragais lundi 23 octobre, le cambriolage de conserveries de foie gras dans le Lot le 10 octobre, des centaines de kilos de viande viennent d'être volées à Montpézat dans le Gers. Un cambriolage de grande ampleur.
Ces dernières semaines, les vols de denrées alimentaires se multiplient dans notre région. À l'approche de Noël, certains produits réputés chers suscitent les convoitises. Des vols d'un nouveau genre qui peuvent surprendre. Les gendarmes seraient-ils confrontés à une filière organisée ? La question peut se poser.
Un laboratoire de boucherie vidé
Après le vol dans des conserveries de foie gras dans le Lot début octobre, (7 000 conserves subtilisées au total et 150 000 euros de pertes), puis celui de grands crus à Villefranche-de-Lauragais entre dimanche 23 octobre et lundi 24 octobre (préjudice estimé à 50 000 euros), un autre cambriolage de grande ampleur s'est déroulé dans la nuit de samedi 21 octobre au dimanche 22 octobre dans un laboratoire de boucherie-charcuterie à Montpézat dans le Gers.
Des vols qui choquent et surprennent par leur professionnalisme. Marie-Line et Didier Limouzin, les propriétaires de cette boucherie viennent d'en faire la douloureuse expérience."Ils ont volé toute la charcuterie, des conserves, un demi-veau et une cuisse de bœuf etc..."
Les faits se seraient déroulés dans la nuit entre 1h30 et 5h30 du matin à côté de la maison de ce couple de bouchers.
"Je suis rentrée d'une opération traiteur à une heure du matin, je n'ai rien vu mais quand mon mari est allé travailler dans le laboratoire vers 5h du matin, il a trouvé les portes des frigos ouvertes et des bacs par terre. On a vite compris qu'il y avait eu un cambriolage. On s'est rendu compte qu'il nous manquait beaucoup de charcuterie, les frigos ont été vidés, ils ont pris des boudins, des pâtés en terrine, du confit, des magrets séchés, toute la charcuterie sèche."
Ils ont aussi volé des jambons de pays, des poitrines, un demi-veau, une cuisse de bœuf, des conserves de canards et de porc et j'en passe. Ils ont pris tous les plats préparés. On est sous le choc".
Marie-Line Limouzin
Professionnalisme des voleurs
Ce couple propriétaire de deux boucheries est encore surpris par le professionnalisme des voleurs. Leur maison est à côté du laboratoire mais ils n'ont rien entendu. "Pour voler tout ça en une heure à peine, ils ont préparé leur vol. Pour moi, ce ne sont pas des amateurs. Il faut être plusieurs et très organisés, car ils ont forcé trois portes, il faut aussi avoir un camion or nous n'avons rien vu, rien entendu. Nous sommes en train d'évaluer l'ampleur des dégâts", nous précise Marie-Line Limouzin. Un préjudice qui pourrait s'élever à des dizaines de milliers d'euros vu l'ampleur du vol.
"Cela pourrait avoisiner les 30 000 et 40 000 euros de perte de marchandise voire plus, c'est énorme pour une petite entreprise familiale. Nous faisons beaucoup de traiteur, nous avons tout perdu. Toutes nos heures de travail se sont envolées en quelques minutes, c'est très dur, nous sommes très choqués", conclut la victime.
Vols de foie gras aussi, une filière à l'œuvre ?
Des prélèvements et des relevés d’empreintes ont été effectués sur place par la gendarmerie. Une enquête a été ouverte. En ce moment, ces cambriolages de denrées alimentaires réputées onéreuses se multiplient en ex-Midi-Pyrénées de manière inquiétante.
Très récemment dans le Lot, deux conserveries de foie gras ont été victimes d'un cambriolage de grande ampleur, en pleine nuit. Jean-Luc Fouraignan, directeur de la Quercynoise, souligne « la rapidité remarquable » des voleurs. Pour La Quercynoise, le préjudice s’élèverait plutôt à 100 000 euros, pour 3000 verrines dérobées.
Pour l’entreprise Sudreau, le vol se chiffrerait à près de 50 000 euros. Il faut aussi ajouter la nécessité de produire une seconde fois les verrines manquantes, afin d’assurer les commandes de fin d'année.
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À Gimont dans le Gers aussi, 1 200 conserves de foie gras ont disparu en septembre dernier avec le même mode opératoire que dans le Lot. Des cambriolages visiblement très bien organisés car ils laissent peu de traces.
Dans la nuit 23 au 24 septembre, on nous a volé 2500 à 2600 verrines de foie gras entiers dans notre entrepôt. Un cambriolage plutôt professionnel car pour le moment les gendarmes n'ont aucune piste. L'enquête ne donne rien. Le préjudice s'élève entre 80 000 et 100 000 euros. C'était une production pour les fêtes. Nous sommes surpris mais nos produits sont de valeur et de terroir, cela suscite des convoitises.
Alain Locqueneux, directeur général Ducs de Gascogne, producteur de foie gras
Des bouteilles de 1000 euros volées
Réputé cher, le foie gras n'est pas le seul produit haut de gamme visé par les cambrioleurs. Un vendeur de vins en Haute-Garonne installé à Villefranche-de-Lauragais vient aussi d'être victime d'un cambriolage de haut vol.
Dans la nuit du dimanche 23 octobre au lundi 24 octobre, une équipe de voleurs a forcé le portail du parking du commerce Le Crouzil distributeur de boissons pour professionnels et particuliers.
Ces individus cagoulés se sont ensuite acharnés sur la vitrine. Une fois dans le magasin, avec deux chariots, ils se sont dirigés en priorité vers les vins et champagnes de luxe. "Ils savaient où ils allaient, c'est certain", précise dans la Dépêche un des employés du magasin.
Une grosse centaine de bouteilles et de magnums aurait disparu dont des bouteilles haut de gamme comme un Château Petrus de 2014 estimé à 5700 euros ou encore du champagne Rothschild à plus de 1000 euros la bouteille. Le préjudice total pourrait s'élever à 50 000 euros.
Très difficile de retrouver les cargaisons volées
Le parquet de Toulouse a ouvert une enquête. Les investigations ne font que commencer. Une chose est sûre à quelques semaines de Noël et du Jour de l'An, les vols sur les denrées alimentaires chères se multiplient.
Impossible de dire pour le moment si une filière organisée s'est mise en place mais ces vols de nuit, très préparés, interrogent. Quant aux cargaisons volées, elles seront difficiles à retrouver ou de savoir où et à qui elles seront revendues.
Ce sera tout l'enjeu des enquêteurs qui suivent ces différents dossiers de cambriolages.
