Gilbert Baumet, ex-ministre et maire de Pont-Saint-Esprit, de 1971 à 2010, est renvoyé en correctionnelle pour "détournement de fonds publics". L'avocat et ex-ministre socialiste Roland Dumas également pour "recel de détournement de fonds publics", dans une affaire de fausse étude présumée.
L'audience devant le tribunal correctionnel de Nîmes est prévue en novembre, a précisé Laure Beccuau, la procureure de la République, à l'AFP.
Celle-ci porte sur une étude sur la vidéosurveillance et un système de lecture automatique de plaques d'immatriculation, commandée à Roland Dumas par Gilbert Baumet à l'époque où il était maire socialiste de Pont-Saint-Esprit dans le Gard, a précisé le parquet, confirmant une information révélée par Midi Libre.
La justice suspecte que cette étude, d'un montant de 8.300 euros, a servi à payer une partie des honoraires d'avocats de Roland Dumas, lequel avait défendu M. Baumet dans une affaire de malversations, liée à la gestion du comité du tourisme de Pont-Saint-Esprit, jugée en 2006.
Selon Midi Libre, aucune trace de l'étude n'a été retrouvée lors de l'enquête ouverte après une plainte de la ville en 2011, ce qui a conforté les soupçons du parquet car les 8.300 euros correspondent exactement au solde des honoraires devant être payés à l'ancien président du Conseil constitutionnel.
M. Baumet sera également jugé pour "favoritisme" dans un autre dossier sur la réalisation d'une étude portant notamment sur le remplacement de la taxe des ordures ménagères par une redevance, sans la mise en place d'une procédure de concurrence.
"Je suis très serein et M. Dumas aussi", a réagi Gilbert Baumet, joint par l'AFP, s'étonnant de n'avoir, en "quatre ans, jamais été mis en examen ni même avoir vu un juge dans ces deux affaires".
"L'étude sur la vidéosurveillance, on va apporter la preuve qu'elle existe. On aura un témoignage. Avec M. Dumas, on veut retrouver ce rapport d'ici le procès", a-t-il ajouté.
Il a également contesté les accusations de favoritisme dans l'autre dossier.