Les professeurs du lycée professionnel des métiers de l’ameublement de Revel sont en grève depuis lundi 8 novembre. Ils demandent “l’embauche d’une personne chargée de l’entretien des machines” pour assurer “un espace de travail sécurisé”. Mi-octobre, un grave accident était survenu.
“Nous avons pratiqué un arrêt de travail avec grève immédiate.” Dans une vidéo publiée sur la page Facebook du SNUEP-FSU, le délégué syndical explique les raisons de cette mobilisation : “Le manque d’entretien a fait que nous avons eu un accident grave juste avant les vacances.” Revendication principale : l’embauche d’une personne qui pourrait assurer l’entretien des différents outils utilisés par les élèves et les enseignants. Car, pour le moment, “aucune personne n’a les compétences requises”.
“Pour la sécurité de nos jeunes”
Eric Feltrin enseigne depuis plus d’une vingtaine d’années dans le lycée professionnel. Il a vu les conditions de sécurité se dégrader peu à peu. “Nous alertons depuis plusieurs années nos instances. L’agent chargé de l’entretien des machines est parti à la retraite il y a plus de six ans et n’a pas été remplacé. Nous devons donc passer par des sous-traitants qui préfèrent faire de la maintenance chez les professionnels plutôt que chez nous.”
On prenait sur notre temps personnel pour faire des petits dépannages pour que l’établissement continue de tourner.
Si l’accident survenu avant les vacances de Toussaint a été un choc pour la cinquantaine d’enseignants et les 450 élèves, cela n’a pas été une surprise. “Nous avions cette épée de Damoclès au-dessus de la tête depuis une dizaine d’années.” Pour rappel, mardi 19 octobre, un apprenti de 28 ans a eu la main sectionnée par une machine à bois alors qu’il tentait d’enlever de la sciure d’un outil mécanique d’après des informations recueillies par France 3 Occitanie. Le jeune homme est toujours en soins intensifs et l’issue de la greffe est encore incertaine. “Il fait preuve de beaucoup de courage”, témoigne Eric Feltrin.
Mobilisation des élèves
Les professeurs ont profité de ces journées de mobilisation pour réaliser un inventaire complet de toutes les machines de l’atelier. Sur la soixantaine d’outils, 22 sont en attente de maintenance dont 12 ont été consignés (mis sous cadenas pour ne pas être utilisés). “Nous sommes dans l’impossibilité de travailler”, déplore Eric Feltrin, enseignant en marqueterie.
Tout comme leurs professeurs, les élèves “ont conscience que leur formation est en danger”. Ils ont alerté le proviseur de l’établissement qu’une manifestation aura lieu ce jeudi 11 novembre dans les rues de Revel.
De leur côté, les enseignants ont demandé à être reçus par la Région et le rectorat de l’académie de Toulouse. Une réunion devrait avoir lieu mardi 16 novembre prochain, dans la soirée. D’ici là, les cours dans l’atelier restent suspendus mais les enseignants seront présents pour accueillir les élèves. “On va les occuper, on fera autre chose.”