La ministre déléguée auprès du ministre de l'Économie, chargée de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, est en visite à Airbus à Toulouse ce jeudi 23 juillet 2020. Entre deux rendez-vous, elle s'est confiée au micro de notre équipe sur place.
Elle espère qu'il n'y aura aucun départ forcé. La ministre déléguée au ministère de l'Economie et chargée de l'industrie, Agnès Pannier-Runacher était en visite à Airbus à Toulouse ce jeudi 23 juillet. Elle nous a confié :
Comme elle, les syndicats qu'elle a rencontré souhaitent que les départs soient volontaires et non forcés. Les négociations entre syndicats et direction ont débuté hier soir, le mercredi 22 juillet 2020.J’ai dit à Airbus que maintenant nous attendons d’eux qu’ils prennent leur responsabilité, qu’ils utilisent tous les leviers que nous leur avons mis en main avec l’activité partielle de longue durée, le financement de la recherche et développement sur des programmes d’avenir qui permettra de continuer à faire travailler des ingénieurs, faciliter les mobilités pour réduire au maximum l’impact de ces suppressions d’emplois qui sont envisagées aujourd’hui.
Pour la ministre, les efforts doivent se faire dans les deux sens :
Nous sommes au tout début de la discussion, elle doit se dérouler avec les partenaires sociaux et nous pensons qu’il faut privilégier l’emploi au licenciement mais ça veut dire que tout le monde autour de la table doit faire des efforts et des efforts aussi en matière de gouvernance. Ça doit être une une co-construction : si les salariés font des efforts il faut qu’ils participent à la solution et qu’ils aient une sorte de close à meilleure fortune, ça doit pas être juste un renoncement.
Supression de postes malgré l'aide de l'Etat
Au total, Airbus a annoncé au mois de juin la suppression de 15 000 postes dont 5 000 en France. Parmi eux, 3 500 à Toulouse. Face à la crise économique découlant de la crise sanitaire du coronavirus, l'Etat a annoncé un plan d'aide de 15 milliards d'euros pour accompagner la filière aéronautique et maintenir les emplois. « L’Etat a pris ses responsabilités avec un plan inédit par son ampleur » précise la ministre, et d'ajouter :Les syndicats d'Airbus espèrent notamment que la ministre prendra en compte les sous-traitants lors de sa visite. Elle répond : « Ce plan de relance il n’est pas que pour les grand groupes il est avant tout pour les PME et entreprises de taille intermédiaire parce qu’elles n’ont pas nécessairement les mêmes moyens qu’airbus à mobiliser pour accompagner cette situation ». Et de conclure :Il y a déjà 15 milliards d’euros sur la table, c’est le plan le plus important en Europe aujourd’hui, c’est pour ça que nous pouvons réduire l’impact sur l’emploi. Nous l’assumons car nous sommes un des leaders mondiaux et nous voulons le rester.
40% du carnet de commande s’efface et plus préoccupant : un rebond de l’aviation commerciale qui est attendue tout au mieux en 2022 ou 2023 et peut être encore plus tard pour les longs courriers. Aujourd’hui les avions sont cloués au sol, les déplacements ne sont pas possibles donc cette situation nous devons la gérer dans le long terme.
Les syndicats attendent aussi du gouvernement qu'il allège les charges sociales que coûtent les départs à la retraite anticipés aux entreprises.