Rien ne va plus pour les personnels des urgences à Purpan. L'ensemble de l'équipe de la journée est en arrêt maladie ce jeudi. Une situation inédite qui a conduit la direction de l'hôpital à renvoyer certains patients aux urgences de Rangueil et à solliciter le personnel d'autres services.
"Le personnel est à bout. On n'en peut plus. Personne ne se met en arrêt maladie de gaîté de coeur". Pour Mathieu Felix, représentant CGT et membre du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) central de l'hôpital, "la situation est au-delà du critique." Et c'est ce qui explique, selon lui, qu'une vingtaine d'infirmiers et d'aide-soignants des urgences de l'hôpital Purpan, l'ensemble de l'équipe de la journée, soit en arrêt maladie ce jeudi.
La continuité des soins assurée selon la direction de l'hôpital
Les premiers arrêts-maladie sont tombés vers 1h00 du matin. A 7h00, toute l'équipe du jour était absente. Dans un premier temps, aucun patient n'a été pris en charge aux urgences de Purpan. Certains d'entre eux ont été renvoyés vers les urgences de Rangueil, renforcées pour l'occasion. D'autres ont été adressés aux urgences de cliniques privées de l'agglomération toulousaine."Un absentéisme coordonné" pour la direction du CHU qui estime que la continuité des soins est cependant assurée. "Plusieurs mesures ont été mises en oeuvre afin de maintenir un service minimum à Purpan" indique-t-elle dans un communiqué, "immédiatement, le renforcement du service des urgences de Rangueil a été lancé et l’ensemble des services spécialisés du CHU a été sollicité pour faciliter l’hospitalisation des patients qui le requièrent, en aval des urgences". Elle invite tout de même les patients "dont l’état de santé le permet, à se tourner vers leur médecin traitant ou tout autre structure habilitée à recevoir des urgences".
Mathieu Felix parle lui de "bricolage", "on ne peut pas parler de continuité des soins quand on a déjà au quotidien un sous-effectif chronique, quand aujourd'hui un service de traumatologie est fermé et un service d'urgence presque fermé".
Un droit d'alerte déclenché
Le CHSCT de l'hôpital a déclenché ce jeudi un droit d'alerte pour tous les personnels des urgences. "Cette nuit, l'administrateur de garde a refusé de se déplacer lorsqu'il a été informé des premiers arrêts maladie" explique Mathieu Felix, "il n'a pas prévenu le chef des urgences et du SAMU. Il n'a pas non plus prévenu la direction. A 6h30, ce matin, il n'y avait pas de cellule de crise. On a dû fermer des secteurs, quels que soient les services".Une journée nationale de mobilisation
Ces arrêts-maladie coïncident avec la journée nationale de mobilisation appelée par le collectif inter-urgences. D'autres services de l'hôpital se sont mis en grève ce jeudi pour y participer, en traumatologie et en radiologie, notamment. "On a tous le même problème de sous-effectif. On est à bout. On a atteint le point de rupture totale. Et on n'a aucune réponse de notre direction, de l'ARS, du ministère. C'est silence radio". Engagés depuis plusieurs mois dans un mouvement de grève, les soignants réclaments "des effectifs en plus, des lits en plus et une reconnaissance salariale".Ils ont manifesté ce jeudi après-midi dans les rues de Toulouse. Une délégation a ensuite été reçue en préfecture. "Nous avons alerté la préfecture sur ce qui est un risque sanitaire majeur pour le bassin toulousain" explique Mathieu Felix. "On a un service d'urgence presque fermé. Il se pourrait qu'il n'y ait aucune aide-soignante aux urgences de Purpan cette nuit. "Après la préfecture, la délégation devait également être reçue à l'agence régionale de santé (ARS) en fin d'après-midi.