Attaque au couteau à Annecy : une formation de la Croix-Rouge à Toulouse prépare aux gestes qui sauvent face à un attentat

La terrible actualité d'Annecy questionne. Que faut-il faire en cas d'attaque ? Que faut-il éviter au contraire ? Pour répondre à ces questions, et préparer les civils, la Croix-Rouge propose des formations depuis quatre ans. Un formateur répond à nos questions.

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Six personnes blessées, dont quatre enfants. C'est le terrible et provisoire, bilan de l'attaque au couteau ayant eu lieu ce jeudi 8 juin, au matin, à Annecy (Haute-Savoie). Pour faire face à l'assaillant, plusieurs témoins ont essayé de s'interposer. Mais comment réagir face à une telle scène ?

À Toulouse, et depuis 2019, la Croix-Rouge propose des formations de secourisme en situation de violences et d'attentats. Formateur en secourisme tactique, Fabien Valente nous dit tout de cette formation.

À qui s'adresse cette formation ? 

Fabien Valente : Cette formation de sept heures, s'adresse à toute personne qui est susceptible, de par son activité professionnelle ou associative, de se retrouver dans une situation de violence ou d'attentats. On peut donc former des journalistes, qui couvrent des mouvements sociaux avec des violences que l'on connaît aujourd’hui. Des personnes qui se déplacent sur des rassemblements pour l'environnement. Des gens qui se déplacent dans des pays touchés par des violences internes. Des gens qui travaillent dans des endroits sensibles comme les écoles ou les crèches, les grandes surfaces, policiers municipaux, ça s'adresse à un panel de personnes très large.

Quelle est la différence entre cette formation-là et une de premiers secours ? 

On va retrouver des mêmes techniques, mais l'approche est totalement différente. La première chose que l'on va apprendre, c'est d'analyser l'environnement pour se soustraire à la menace. Ensuite, de faire un premier tri de victimes et se concentrer uniquement sur les victimes qui présentent des dommages vitaux, et principalement des hémorragies, des problèmes liés au passage de l'air, à la respiration et l'hypothermie.

Il y a des choses qu’on ne voit pas au PSC1 comme la pose d'un garrot, les différents types de plaie. On va mettre les apprenants en situation de véritables actions de violence. C'est simulé, mais ça colle le plus près possible à la réalité avec des artifices, de l'air soft par exemple.

Pourquoi avoir créé cette formation ? 

On la propose depuis 2019. Ce qui nous a amené à proposer cette formation, c'est la demande qui nous arrivait de la part de nos clients de Croix-Rouge Compétence. Il s'agissait surtout des établissements de santé, et beaucoup des crèches. On a fait beaucoup de formations attentats intrusion dans des crèches. Les établissements médico-sociaux nous faisaient aussi remonter ce besoin. Puis, on a constaté que l'environnement et le contexte sécuritaire se dégradaient et cela amenait une possibilité de proposer ce type de formation. Depuis le début, on a formé plus d'une centaine de personnes, de tout horizon différent : des ambulanciers aux journalistes en passant par des agents de recouvrement de fonds.

Tous ces gens avaient besoin de se former pour pouvoir intervenir de façon particulière et très spécifique en tenant compte de cet environnement.

Que faire si l'on se retrouve sur une scène comme celle d'Annecy ?

La première chose à ne pas faire, c'est d'aller voir ce qu'il se passe. La première chose à faire, c'est de se mettre à l'abri. À partir du moment où on est à l'abri, il faut pouvoir prendre en compte les victimes. Faire un tri. Et se focaliser sur les victimes qui sont le plus gravement atteintes, et notamment celles qui sont victimes d'hémorragie. Il faut se focaliser sur les personnes que l'on peut sauver. C'est courant de dire que, sur une personne en arrêt cardiaque, on n'interviendra pas, car on ne pourra pas se risquer à faire un massage cardiaque sur une personne alors que d'autres personnes se vident de leur sang et peuvent être sauvées.

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