Les images satellites en disent long sur l'ampleur de la catastrophe qui frappe le Maroc depuis le tremblement de terre du vendredi 8 septembre. Avec l'activation de la Charte internationale "Espace et catastrophes majeures", le CNES, basé à Toulouse, publie une série d'images satellites qui permettent de venir en aide aux populations et d'orienter les secouristes engagés sur les zones touchées.
Depuis le violent tremblement de terre qui a frappé le Maroc le vendredi 8 septembre, et qui a déjà fait 2091 morts selon le dernier bilan provisoire publié ce mardi 12 septembre à 17h, une course contre la montre est engagée pour les secouristes. Ils cherchent encore d'éventuels survivants sous les décombres.
Des cartes satellites cartographient les zones touchées
Pour les aider dans leurs recherches, ils peuvent s'appuyer sur des séries de cartes satellitaires qui cartographient les zones touchées. Certaines ont été envoyées par le CNES de Toulouse qui participe à la Charte internationale "Espace et catastrophes majeures".
"Cette Charte est un accord entre 17 agences spatiales dans le monde. Elle peut être activée par une association humanitaire ou un pays, elle permet de fournir très vite des images satellites sur des catastrophes naturelles dans le monde entier. On choisit les satellites les plus adaptés. Le CNES a été mandaté par la Croix Rouge internationale pour le Maroc car on a des satellites optiques qui prennent des photos de l'espace. On envoie aussi des cartes avec des valeurs ajoutées produites à partir des images satellites. Ces cartes sont retravaillées avec un code couleur qui va montrer les routes coupées, par exemple, ou les points de rassemblements des populations ou les bâtiments détruits" explique Emilie Bronner, chef de projet de la Charte internationale Espace et catastrophes majeures au CNES de Toulouse
Photos de l'espace avant et après le séisme
Cette série d'images satellites permet ainsi de cartographier précisément la zone sinistrée. Depuis samedi 9 septembre, le CNES de Toulouse met à disposition des images globales ou détaillées des zones difficiles d'accès au Maroc. Des montages de ces photos prises de l'espace permettent de voir les zones avant et après le séisme et d'établir avec précision l'ampleur des dégâts.
Voici un exemple de photo produite par le CNES. En bougeant le curseur vous pouvez voir la zone avant puis après le tremblement de terre du 8 septembre.
Selon Emilie Bronner, chef de projet de la Charte internationale Espace et catastrophes majeures au CNES de Toulouse, "ces images très précises permettent de savoir quelles routes sont coupées, où sont les glissements de terrains par exemple. Les satellites français Pléiades au cœur de ce dispositif fournissent des images très précises. On peut voir où sont les campements des sinistrés, les rassemblements de population. Cela permet de mieux organiser l'aide humanitaire et les besoins, surtout pour les zones reculées. Cette vue globale de la catastrophe permet aussi aux décideurs d'évaluer l'ampleur des dégâts et estimer le coût de la construction."
Mieux organiser les secours et l'acheminement d'aide humanitaire
Images brutes, avant et après, prises par les satellites français Pléiades. Sur cette photo on voit la mise en place de campements de fortune sur un parking après le sinistre.
Ces images permettent vraiment d'avoir une meilleure organisation des secours, de l'humanitaire, pour envoyer aux bons endroits vers les bonnes personnes. Ce dispositif, on le déclenche environ 50 fois par an", conclut Emilie Bronner du CNES de Toulouse.
La Charte internationale "Espace et catastrophes majeures" a été déclenchée 837 fois en 23 ans. Pour moitié à la suite de phénomènes d'inondation et de submersion des zones littorales et pour le reste dans des cas de tempêtes, de cyclones, de tremblement de terre, d'incendies ou d'éruptions volcaniques.