Le conseil de l'ordre des avocats de Toulouse appelle les avocats du barreau à ne pas se rendre dans la salle du tribunal de grande Instance où le nouveau box sécurisé et vitré fait polémique depuis son installation.
Les avocats du barreau de Toulouse sont appelés à ne plus se rendre dans la salle n° 4 du tribunal de grande instance accueillant notamment les audiences de comparutions immédiates, où a été installé un box sécurisé et vitré.
Ainsi en a décidé l'assemblée générale du Conseil de l'Ordre des avocats qui s'est tenue lundi pour protester contre l'installation de ce dispositif qui "gêne fortement la libre communication du prévenu avec son conseil, prive le prévenu de la possibilité d’entendre les débats mais, encore, présente le prévenu comme déjà coupable, en violation du principe de présomption d’innocence".
Les avocats toulousains ont à ce propos saisi le défenseur des droits
Mardi dernier, la présidente de l’audience avait ordonné l’extraction d’un prévenu du box à la demande de l’avocat. Mais les policiers avaient refusé de lui obéir.
"Les avocats ont été fortement choqués qu’une décision de justice ne soit pas exécutée par des agents de l’Etat, devant le magistrat qui l’a rendue", explique dans un communiqué le Conseil de l'Ordre des avocats de Toulouse.
Lundi, c'est un magistrat du tribunal correctionnel de Créteil (Val-de-Marne) qui a refusé que les prévenus jugés en comparution immédiate à son audience comparaissent dans un box vitré, au nom des problèmes "pratiques et juridiques" posés par cette construction et dénoncée sur place, comme à Toulouse, par nombre d'avocats.
Ces box vitrés ont commencé à se généraliser cet été dans les salles d'audience de plusieurs villes françaises, sur ordre du ministère de la Justice, au nom de la "sécurisation" des tribunaux.
Et à Paris, Evry, Strasbourg, ou Versailles, comme à Toulouse, de nombreux avocats pénalistes ont déjà exprimé leur opposition à la généralisation de ce dispositif.
Le Syndicat des avocats de France (SAF) a notamment assigné la garde des Sceaux devant le tribunal de grande instance (TGI) de Paris: l'audience est prévue le 15 janvier.