La présidente du tribunal correctionnel de Toulouse avait accepté, à la demande de l'avocat, qu'un prévenu soit jugé hors du nouveau box vitré qui créé la polémique depuis son installation. Les policiers ont refusé.
Quand la police fait la loi au tribunal correctionnel de Toulouse ! Le premier incident depuis l'installation, en catimini et sans concertation avec les avocats, d'un box sécurisé et vitré dans l'une des salles du palais de justice de Toulouse, s'est déroulé mardi 5 décembre.Ce jour-là, un prévenu doit être jugé, avec son complice, pour vol de vélo en réunion. Il ne s'agit pas d'un dangereux criminel.
"J'ai demandé au tribunal que mon client soit extrait du box vitré pour être jugé, explique son avocat Maître Romain Scaboro. Le tribunal a délibéré et à son retour, la présidente a demandé aux policiers qui assuraient la sécurité de l'audience de faire sortir mon client du box".
Et c'est là que l'incident va se produire : alors que la présidente du tribunal a accepté la demande de l'avocat, les policiers refusent d'exécuter cette décision de justice. "Ils ont dit, explique l'avocat, qu'ils avaient des ordres et ont refusé de sortir mon client du box".
La présidente et le tribunal vont donc devoir s'incliner devant le refus des policiers ! Le prévenu sera donc jugé à l'intérieur du box et écopera de 4 mois de détention.
"Rien ne justifie qu'un prévenu soit jugé comme cela, réagit Maître Romain Scaboro, dans un box, qui ressemble d'ailleurs plutôt à une cage. Pour de tels faits, des prévenus peuvent comparaître sur convocation, libres. Et d'emblée on les place dans une cage, quasiment en prison ! Autant réaliser une visioconférence avec la maison d'arrêt de Seysses !".
L'installation de ce box vitré en correctionnel a provoqué la colère de l'ordre des avocats de Toulouse. Le conseil de l'ordre a fait appel au défenseur des droits et a même décidé de faire la grève de cette salle d'audience.