Ils combattent en armure et se mesurent à leur adversaire au cours de championnats organisés par leur fédération. Ils s’entrainent à la Salvetat Saint gilles à côté de Toulouse. Les Bécuts nous ont accueillis pour nous présenter leur discipline : le Behourd
Chaque entrainement commence par le montage de la « lice » : un espace clos délimité par des barres en acier et solidement vissé au sol, dans lequel les Bécuts vont évoluer.
Dans le fond de l’atelier qui les accueille deux fois par semaine, une Vingtaine de jeunes gens, la moitié des adhérents de ce club sportif un peu particulier, est en train de s’équiper.
Pour pratiquer leur sport, le behourd, ils portent une armure, qu’ils enfilent sur un gambison : Une protection matelassé qui absorbe les coups qu’ils vont prendre au cours de la lutte. Certains ont fabriqué une partie de leur matériel eux-mêmes. La plupart des équipements ont été acheté sur des sites spécialisés. Le coût d’une armure est d'environ 2000€.
Une plongée immédiate dans l’histoire
Une fois équipés, les combattants se retrouvent dans la lice. Ils sont impressionnants sous leurs heaumes et leur bacinets. Toutes les armures sont différentes. Chacun peut choisir la sienne. La seule exigence par équipe est l’époque qui court entre le XIVème et XVIIIème. Les Bécuts ont choisis le XIVème.20 à 40Kg sur les épaules et pour le spectateur une plongée immédiate dans l’histoire. Sauf que le Behourd n’est pas de la reconstitution historique. C’est un sport de combat. Et quand les équipiers s’élancent, les coups pleuvent. Le but : faire tomber l’adversaire. Dans cet entrainement d’abord en corps à corps, puis avec des armes – émoussées - pas de quartier. C’est à la fois spectaculaire et incompréhensible pour les néophytes. Le Behourd est Violent: Le choc du métal, les coups des armes et des poings, les chutes. Et pourtant ils nous l’affirment, lors des entrainements ils ne se donnent pas à fond. Les combats sont beaucoup plus violents lors des compétitions. Cela doit être terrible ! Outre les coups, il y a de la stratégie. Chaque combattant selon son gabarit occupe un poste : tanks runners astiers ou polyvalents. Chacun sait ce qu’il a à faire pour faire plier l’ennemi.
A ce jeu les Bécuts sont très forts : ils ont finis 4ème du championnat de France de Behourd en 2016 et compte améliorer leur classement cette année.
Un sport confidentiel né en Russie
le Behourd vient des pays de l’est. Ce sont les russes qui l’ont remis au goût du jour dans les années 1990. Il est arrivé en France dans les années 2000. Il a sa fédération à laquelle adhèrent 400 pratiquants. Son graal : la Dynamo cup à Moscou. Le rêve des Bécuts de Gascogne qui ont lancés une souscription pour y participer cette année.La plupart des combattants viennent de la reconstitution historique, certains continuent à se produire lors de spectacle et de soirées médiévales. Tous sont férus de moyen-âge, de chevalerie et de sport de combat. Ce qu’ils aiment : se battre pour leur équipe, venir d’univers professionnels très différents et qui ne se rencontrent jamais ailleurs que dans une lice.
Un monde à part, encore méconnu et confidentiel.
Vidéo : le reportage de Corinne lebrave et Frédéric Desse
Le béhourd est une forme de combat médiéval. Il s’agit d’une adaptation contemporaine d’une pratique sportive et guerrière ancienne. Les compétiteurs s’y affrontent en armure complète, à pieds, avec des armes en acier qui ne sont ni pointues, ni tranchantes. Tous les équipements utilisés par les compétiteurs (appelés béhourdeurs ou tournoyeurs) doivent correspondre à des sources historiques issues de l’archéologie ou de l’iconographie médiévale.