Elles seraient environ 4.500 personnes sans abris à dormir dans des conditions précaires à Toulouse. A l'entrée de l'hiver, les dispositifs d'accueil sont déjà saturés et les associations s'inquiètent.
Depuis deux ans l'extrême pauvreté s'installe dans la ville rose, elle est aussi devenue très visible.
Les campements sauvages et les squats se multiplient, les bidonvilles s'implantent le long des rocades ou sur les terrains vagues.
Dans un squat, 500 personnes de 22 nationalités différentes
A Toulouse, les bidonvilles se développent. Un camp de Roms d'Albanie est installé sous des bâches et des palettes à Basso Cambo. Les familles qui vivent là se déplacent au gré des expulsions.
Avenue de Muret, un squat dans les anciens locaux d'Enedis est occupé depuis 6 mois par près de 500 personnes de 22 nationalités différentes. Elles sont sous la menace d'une expulsion et n'ont nulle part où aller.
Raoul est demandeur d'asile et membre du collectif qui gère depuis deux ans le plus grand squat de Toulouse.
Il nous confie que depuis deux ans il n'y a aucun suivi de l'Etat, aucun soutien et aucun logement en vue.
Les enfants sont en première ligne de la pénurie de logements en Haute-Garonne.
200 à 300 enfants vivraient dans des conditions précaires.
Stéphanie Bousquet et Jean-Pierre Duntze sont allés à la rencontre des familles de sans-abris, des associations et ont recueilli les témoignages du quotidien de jeunes collégiennes sans domicile fixe lors de ce reportage :
Aucune marge de manœuvre
4.500 personnes dormiraient dans des conditions précaires à Toulouse.
Les travailleurs sociaux et les associations s'inquiètent de la difficile prise en charge des personnes à la rue. Elles dénoncent la mauvaise gestion de la pauvreté par l'Etat.
Le dispositif hôtelier est déjà saturé, ce qui ne laisse aucune marge de manœuvre au 115 de pouvoir mettre à l'abri des personnes qui appelleraient en pleine nuit, nous rappelle Médecins du Monde.
Du côté des pouvoirs publics
Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, assume l'arrêté anti bivouac et entend mettre l'Etat face à ses responsabilités "d'héberger les gens qui doivent l'être et de reconduire à la frontière les personnes qui doivent quitter le territoire français."... et de rappeler que le maire n'a pas la compétence pour l'hébergement d'urgence, ni la compétence d'ordre public pour démanteler les situations illégales.
Dans un communiqué la préfecture de Haute-Garonne présente son plan contre le sans-abrisme et renforce le dispositif déjà en place.
En 2019, 50 millions d'euros ont été alloués à la prise en charge des plus pauvres, c'est 20 millions de plus qu'en 2015.
Sur notre département, 3.600 places d'hébergement existent actuellement mais ne couvrent pas la totalité des demandes.
L'Etat va débloquer des dizaines de logements pour les familles dans le parc privé ou social.
Enfin, des places en gymnase seront mises à la disposition des sans-abris au moment où le thermomètre va chuter, dans le cadre du dispositif national grand froid.