Dans une opération à 4,7 milliards de dollars, Boeing réintègre son ancien sous-traitant Spirit AeroSystems, tandis qu'Airbus sécurise des activités stratégiques de l'équipementier. Explications.
Vingt ans après s'en être séparé, Boeing annonce le rachat de son ancien sous-traitant Spirit AeroSystems pour 4,7 milliards de dollars. L'acquisition intéresse directement Airbus. Le constructeur européen va également reprendre une partie des activités de l'équipementier.
Today we announced a definitive agreement to acquire @SpiritAero, demonstrating our commitment to aviation safety.
— The Boeing Company (@Boeing) July 1, 2024
Key details here: https://t.co/sbz9tVnvAL pic.twitter.com/jJluECgwpK
L'avionneur américain met 4,7 milliards de dollars sur la table. En incluant la dette de Spirit, l'opération est chiffrée à 8,3 milliards, selon Boeing.
Le constructeur des États-Unis représente le plus important client de Spirit, dont les revenus provenaient à 60% de l'avionneur en 2022, dont des fuselages. Mais l'équipementier constitue aussi un fournisseur stratégique d'Airbus, pour lequel il produit notamment des éléments d'ailes.
Sécuriser la production de l'A350 et de l'A220
Pour préserver ses intérêts, l'avionneur européen a conclu un accord avec Spirit AeroSystems pour acquérir certaines activités essentielles à ses programmes. La production de sections de fuselage pour l'A350, des éléments d'ailes et de fuselage pour l'A220, ainsi que des pylônes sont concernés par ce rachat.
Airbus enters agreement with Spirit AeroSystems https://t.co/QQMILLi2Ei
— Airbus Newsroom (@AirbusPRESS) July 1, 2024
Cette opération intervient dans un contexte de problèmes de qualité chez Boeing et Spirit AeroSystems. Les deux entreprises sont sous surveillance depuis l'incident du 5 janvier impliquant un Boeing 737 MAX 9 d'Alaska Airlines.
"Problèmes de non-conformité"
L'Agence américaine de l'aviation (FAA) a identifié des "problèmes de non-conformité" dans leurs processus de fabrication.
Le PDG de Boeing, Dave Calhoun, a déclaré que cet accord était dans le meilleur intérêt des voyageurs, des clients, des employés et des actionnaires.
De son côté, Airbus vise à assurer la stabilité de l'approvisionnement de ses programmes d'avions commerciaux. Cette restructuration majeure de l'industrie aéronautique devrait être finalisée d'ici mi-2025, sous réserve des approbations réglementaires nécessaires.