Si les fortes chaleurs sont difficiles à supporter pour tous, elles le sont encore davantage pour les personnes privées de logement. A Toulouse, les bénévoles de la Croix-Rouge organisent des maraudes pour distribuer des bouteilles d'eau aux sans abris qu'ls croisent dans la rue.
"Voilà, les filles, on donne une bouteille d'eau par personne et une par animal". Directrice des moyens généraux et logistique de la Croix Rouge de Toulouse, Juliette Guillaume explique le principe des maraudes à deux jeunes filles sans abris.
Depuis le retour des fortes chaleurs dans le Sud-Ouest et à Toulouse en particulier, l'organisation en effet distribue des bouteilles d'eau à tous les sans domicile qu'elle croise dans les rues de Toulouse. En effet, ces personnes sont plus vulnérables que les autres et présentent de forts risques de déshydratation. "On a là des personnes qui ne vont pas forcément oser aller vers des points d'aide ou autre. De plus, comme la canicule est arrivée très très vite, on constate qu'il y a beaucoup de fontaines qui ne sont pas encore ouvertes parce qu'on ne s'attendait pas du tout à des températures pareilles", explique Juliette Guillaume.
"Plus de mortalité l'été"
Au volant de son camion, où il a stocké au frais une soixantaine de bouteilles d'eau, Hugues Juglair, retraité de 67 ans, qui consacre bénévolement plusieurs heures par semaine aux maraudes de la Croix-Rouge, parcourt inlassablement grands axes et ruelles, à la recherche de personnes sans-abris. "On leur parle, leur donne des conseils qui peuvent sembler évidents, mais qui ne le sont pas pour certains, surtout les plus jeunes : boire régulièrement, se mettre à l'ombre, etc."
Il y a plus de mortalité de gens dans la rue en été qu'en hiver déplore ce retraité, qui consacre bénévolement plusieurs heures par semaine aux maraudes de la Croix-Rouge.
Hugues Juglair, bénévole à la Croix-Rouge de Toulouse
En début de semaine, la Croix-Rouge était la seule à organiser ces tournées de distribution. La Préfecture a déclenché le plan canicule mercredi 15 juin, quelques jours plus tard. "On a une capacité à aller vite", précise Stéphane Blandin, président de l'unité locale Croix-Rouge de Toulouse, "parce qu'on a beaucoup de bénévoles, il y en a 600 à Toulouse, ça nous permet de répondre très vite, avec des moyens adaptés".
Outre s'hydrater correctement, la difficulté, pour les sans abris, est bien de fuir la chaleur et le bitume. Quand il quitte le centre d'hébergement d'urgence qui ferme ses portes la journée, Mustapha se réfugie dans un centre commercial. Pour se restaurer et trouver la fraîcheur. Mais ce n'est pas possible pour tous. "Quand je n'en peux plus, je rêve d'entrer dans un centre commercial pour me rafraîchir, mais je sais que je serais mise dehors, ou au mieux, dévisagée comme un être dégoûtant", confie cette femme SDF à Toulouse.