Canicule : sans dérogation pour arroser, des plantes rares du jardin botanique de Toulouse menacées par la sécheresse

La sécheresse qui nous frappe impacte tous nos végétaux. Depuis lundi 8 août, la Haute-Garonne est soumise à de fortes restrictions d'eau limitant l'arrosage. Dans les jardins botaniques de Toulouse, l'inquiétude grandit. Sans eau, certaines espèces de plantes, très rares, sont menacées.

Ils n'ont plus le droit d'être arrosés. Leur perte pourrait s'annoncer catastrophique pour la science. Les feuilles des cacaoyer d'Amazonie flétrissent, l'Arbre aux houpettes d'Amérique plie sous la chaleur écrasante qui frappe Toulouse cette semaine. Quant aux plantes aquatiques, elles sont en train de sécher. 

Sans eau, beaucoup de plantes vont disparaître

Même si le jardin botanique de Toulouse aurait obtenu un accord oral de la DDT (Direction des territoires) pour une dérogation permettant leur arrosage, les services de la préfecture ne l'ont toujours pas validée officiellement. Ceux qui prennent soin de ces espèces rares sont inquiets, comme la révélé nos confrères de 100% radio.

Jean-Yves Marc, jardinier en chef de ce jardin exceptionnel au Muséum de Toulouse, scrute tous les jours les plantes en pot exposées au soleil. Avec le mercure qui s'envole, et les restrictions d'eau imposées en Haute-Garonne depuis lundi, ces végétaux très fragiles sont bel et bien menacés.

Beaucoup de ces plantes sont tropicales. On les garde en pot pour pouvoir les protéger du froid en hiver. Elles ont déjà des problèmes avec la sécheresse. Et sans eau, elles ne tiendront pas longtemps. Il y a parmi elles des agrumes et des collections de fruitiers tropicaux. Il faut beaucoup de temps et d'argent pour les reconstituer. Mais là c'est clair avec la sécheresse, on va en perdre ou elles vont s'abîmer.

Jean-Yves Marc, chef des cultures au Jardin botanique de Toulouse

Plus de 3 000 espèces sont préservées au jardin botanique

Ce jardin possède des collections d'espèces menacées avec un but conservatoire et pédagogique. Des plantes qui servent aussi à la recherche. Plus de 3 000 espèces sont préservées dont des dizaines très rares. Que ce soit sur le site du Muséum ou sur celui de Borderouge. 

Car c'est bien dans la collection ethnobotanique que les dégâts risquent d'être les plus importants. Constituée d'arbustes, de plantes annuelles et vivaces, une partie de cette collection pourrait disparaître avec la chaleur.

Des collections de végétaux rares difficiles à retrouver

" On a des collections ethnobotaniques qui retracent l'histoire des relations entre l'être humain et les plantes mais nous sommes très inquiets pour les plantes vivaces qui souffrent beaucoup de ces chaleurs. On a plus de 600 espèces, si on en perd une partie ce sera très compliqué de reconstituer ce type de collection. Il est impossible de retrouver ces plantes dans le commerce. Elles se trouvent plus à l'état sauvage. Heureusement on a un grand réseau d'échanges de graines entre jardins botaniques dans le monde mais il faut beaucoup de temps pour tout faire repousser",  explique le chef des cultures. 

Le jardin botanique est arrosé par le réseau d'eau potable de la ville, il est donc soumis aux restrictions en vigueur depuis lundi. Mais des discussions sont en cours pour obtenir une dérogation pour les deux sites, celui du Muséum et celui à Borderouge. 

Un plan de crise pour sauver les plantes

Nous avons obtenu un accord de principe pour la dérogation sur l'arrêté préfectoral pour pouvoir arroser la partie potager du monde, nous attendons la trace écrite. Cela nous permettrait de pouvoir continuer à arroser de façon très modérée avec un plan de crise mis en place avec les jardiniers. Les plantes les plus emblématiques et les plus vulnérables à la chaleur seraient arrosées en priorité, la nuit seulement. Puis on a mis des ombrages pour les végétaux les plus vulnérables. Là, il y a une urgence pour sauver le maximum de végétaux.

Isabel Nottaris, directrice adjointe du Muséum de Toulouse

En effet, le jardin botanique de Toulouse souffre de la sécheresse depuis plusieurs mois déjà. Leurs bassins de récupération d'eau sont à secs. Des plantes ont déjà été perdues. Ceux qui prennent soin de ce trésor végétal espèrent réussir à limiter les dégâts, au maximum. 

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