Collecte des ordures : pourquoi faut-il s'attendre à des perturbations dans la métropole toulousaine ?

Les éboueurs toulousains pourraient se mettre en grève dans les prochains jours pour protester contre leurs nouvelles conditions de travail. Pour appliquer la nouvelle loi de la transformation de la fonction publique, la Métropole envisage notamment de supprimer la pratique du "fini-parti".

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Un vent de colère gronde dans les dépôts d'ordures ménagères de Toulouse et de sa métropole. Les quelques 600 fonctionnaires chargés du ramassage des déchets vont être soumis à de nouvelles conditions de travail au 1er janvier 2022. Et ces dernières ne leur ne seraient pas favorables. 

En effet, la loi de transformation de la fonction publique contraint désormais les agents territoriaux à travailler 1607 heures. Dans ce cadre, Toulouse Métropole souhaite supprimer la pratique du "fini-parti" pour les éboueurs.

"Le fini-parti" : qu'est-ce que c'est ? 

A Toulouse, les éboueurs débutent leur tournée à 5h du matin. Jusqu'alors, ils pouvaient rentrer chez eux, une fois leur ramassage terminé (en moyenne une tournée dure 5H15).

A partir de janvier prochain, ils devront retourner au dépôt jusqu'à la fin de leur service programmé à midi. 

" Il nous a été dit que le "fini-parti" favorisait des tournées trop rapides et donc dangereuses pour nous. Si nous trainons lors du ramassage, les automobilistes seront excédés et c'est là que ça deviendra dangereux", souligne Nicolas Refutin, délégue FO chez Toulouse Métropole.

La sécurité et la santé des agents de la Métropole, l'argument est effectivement assumé par Vincent Terrail-Noves. Le vice-président en charge des déchets s'appuie sur les chiffres : "il y a 3.5 fois plus d'accidents du travail parmi les agents de collecte des déchets, que dans les autres services de la collectivité". Et parfois, la tournée vire au grave accident : "un décès en 2019 lors d'un accident de camion sur la rocade, un agent fauché par un véhicule début 2021", rappelle Vincent Terrail-Noves. En mettant un terme au fini-parti, "on leur demande de prendre plus le temps, d'utiliser la mécanisation dans son intégralité... On veut que les ganets arrivent à la retraite dans le meilleur état de santé possible".

D'un côté comme de l'autre, l'entente semble impossible sur le sujet. Et ce n'est pas la seule modification de l'organisation de travail que les éboueurs estiment défavorables. À partir de 2022, le travail des jours fériés sera moins bien indemnisé. 

Une compensation de 2 jours de repos supplémentaires

Concernant le temps de travail, Toulouse Métropole souhaite accorder à ses agents éboueurs une réduction d'heures au nom de la pénibilité de leur métier. L'équivalent de deux jours de repos supplémentaires.

" Ça n'est pas suffisant car notre métier est pénible, dangereux et peu gratifiant. À Marseille, la Métropole a pris en charge la pénibilité du travail des éboueurs avec une décote de 9,5 % du temps de travail par rapport aux 1 607 heures désormais légales", explique, furieux, Nicolas Refutin. "Ils seront à 1500 heures, au lieu de 1607", précise le vice-président en charge des déchets. La collectivité peut-elle accorder plus ? La réponse est clairement non, sachant que "d'autres primes seront maintenues pour ces agents", des avantages dont ils sont les seuls à bénéficier, précise Vincent Terrail-Noves.

Dans ce contexte, les syndicats considèrent qu'une grève est incontournable. Personnels et organisations syndicales doivent se réunir et prendre une décision au retour des vacances de la Toussaint. De son côté, la Métropole de Toulouse annonce que ces nouvelles mesures seront entérinées lors d'un comité technique à la fin novembre.

En juin dernier, les agents territoriaux chargés du ramassage des ordures de la Métropole avaient déjà fait grève pour contester la façon dont la réforme des 1.607 heures de travail allait être appliquée.

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