Les Toulousains s’interrogent sur l’odeur de chlore, un peu plus prononcée que d’habitude, de l’eau à la sortie du robinet. Alors pouvons-nous boire cette eau sans crainte ? Nous avons posé la question à Toulouse Métropole.
En ouvrant le robinet, l’odeur de chlore qui se dégage est plus présente depuis le début du confinement. Faut-il y voir le signe d’un traitement de l’eau potable plus poussé que d’habitude ?
Jean-Charles Laclau, directeur du Cycle de l’Eau à Toulouse Métropole, autorité organisatrice de l’eau sur l’agglomération se veut rassurant :
"Il n’y a pas eu d’aménagement dans le traitement de l’eau potable, les niveaux et les types de traitement sont les même avant ou pendant la crise sanitaire."
Pour contrôler la qualité de l'eau potable, le Ministère chargé de la santé met en ligne les analyses sanitaires pour chaque commune.
Plusieurs phases de traitement
97% de l’eau que nous consommons sur Toulouse sont prélevés dans la Garonne. Pour la rendre potable, il faut qu’elle passe par des phases de traitement aux process exigeants.La première est une phase de décantation pour enlever la matière présente naturellement dans l’eau.
La seconde est une phase d’oxydation par traitement d’ozonation. En clair, cela consiste à tuer l’ensemble des micro-organismes, virus et agents pathogènes, y compris le covid19.
Pour obtenir 100% de conformité bactérienne sur les installations de production d’eau potable, le procédé d’ozonation doit être complété en sortie d’usine, par une injection de chlore. Ce chlore a la particularité d’être résistant dans le temps et permet de garantir une qualité sanitaire de l’eau jusqu'aux robinets des usagers.
L’eau est l’élément le plus contrôlé en France. Pour répondre aux exigences réglementaires, le taux de chlore dans le réseau doit être à 0,1 milligramme par litre d’eau, en tous points du réseau de la métropole. "Les traitements classiques de l’eau sont efficaces sur l’ensemble des virus, c’est pourquoi les agences sanitaires de l’OMS et de l’ARS ne nous ont pas demandé de changer le système de traitement et la qualité de l’eau est irréprochable sur ces paramètres là " déclare Jean-Charles Laclau.
Dans un communiqué du 15 avril, France Nature Environnement Midi-Pyrénées rapporte un message de l'ARS Occitanie selon lequel "Les traitements de désinfection fonctionnent très bien sur le Covid-19, que cela soit l’ozone, les ultraviolets ou le dioxyde de chlore."
Pourquoi cette odeur de chlore ?
Plusieurs facteurs peuvent expliquer l’odeur persistante de chlore dans l’eau du robinet. Les niveaux de chloration sont adaptés aux consommations et réajustés en fonction de cette consommation.Depuis le début du confinement, la consommation d’eau sur les 37 communes de la métropole a baissé de près de 10%.
Un phénomène qui s’explique par l’arrêt de la plupart des activités économiques mais aussi par le départ des étudiants. Il y a moins de population sur Toulouse en cette période de confinement qu’en temps normal.
Par conséquent, l’eau circule moins vite dans les réseaux mais pour que le chlore tienne sur l’ensemble de la durée de circulation de l’eau, son niveau doit être maîtrisé en sortie d’usine.
Autre paramètre : dans les zones résidentielles les gens sont confinés à la maison et tirent plus d’eau que d’habitude. A l’ouverture du robinet il y aura donc cette sensation de chlore frais, explique Jean-Charles Laclau.
La solution
Si le parfum prononcé du chlore présent dans l’eau est gênant, il est recommandé de laisser l’eau se "dégazer" dans une carafe ouverte ou de la placer une heure dans le réfrigérateur pour accélérer le processus.L'eau potable de la Métropole toulousaine en chiffres
- 40 à 43 millions de m3 / an
- 780 000 habitants
- 180 000 abonnés
- 3 330 km de réseaux d'eau
- 4 unités de production d'eau potable
Eau de Toulouse Métropole assure depuis janvier 2020 l'exploitation et l'assainissement des réseaux par le biais des sociétés Setom et Astéo.