Coronavirus : la galère (supplémentaire) des parents séparés

Le confinement imposé par l'épidémie de coronavirus en France est une contrainte majeure pour tous mais pour certains, il existe des difficultés supplémentaires. C'est le cas des parents séparés ou divorcés, qui doivent appliquer de nouvelles règles de garde partagée. Exemples en région toulousaine.

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La garde alternée des enfants en cas de séparation n'est pas toujours chose aisée. Elle peut rapidement se compliquer, en situation de crise, comme c'est actuellement le cas avec l'épidémie de coronavirus qui sévit en France.

Une situation déjà complexe à la base

Même dans les familles où la séparation et la question de la garde se sont bien passées, rien n'est simple. La fermeture des écoles a d'abord engendré un choix : lequel des deux parents pouvaient prioritairement télétravailler et donc garder plus facilement les enfants ? Pour Julie, Toulousaine et maman de deux enfants de 4 et 7 ans, cela s'est vite imposée. "Ce devait être ma semaine mais mon ex-conjoint est professeur, c'était donc naturel que ce soit lui qui les garde, alors que moi, je n'avais pas encore reçu de consignes claires de mon travail. 15 jours, ça me paraissait long mais que dire maintenant ?"

Vent de panique

Car entretemps, les règles ont changé, le confinement imposé et même si le gouvernement autorise, comme sorties dérogatoires, la récupération des enfants chez l'ex-conjoint, certains s'interrogent. Lucile, 44 ans et deux adolescents, vit à Saint-Gaudens, où elle les garde actuellement. Ce vendredi soir, leur père doit venir les chercher mais tous deux se sont posés la question : "Bien sûr, ils ont besoin de se voir. Ce serait égoïste de les garder mais en même temps, les passer de l'un à l'autre foyer contredit un peu les règles sanitaires". 


Incertitude

Jean-Marc, 35 ans, est manutentionnaire. Il garde ses enfants un week-end sur deux, seulement voilà, un de ses collègues présente une suspicion de coronavirus : de lui-même, il a décidé d'attendre avant de récupérer les enfants. "C'est hyper dur car déjà, je trouve que je ne les vois pas beaucoup. Et là, il me faut attendre une dizaine de jours avant de savoir. En plus, je continue à travailler, alors...".


"Double peine"

Des situations d'inquiétude mais les relations sont bonnes entre les anciens compagnons. Ce n'est pas toujours le cas, loin s'en faut et cette période de crise majeure est parfois l'occasion de régler quelques comptes. Ce père de famille albigeois a vu son ex-femme partir à une centaine de kilomètres de son domicile avec les enfants, pour se mettre au vert. Problème, lui est confiné, considéré comme une personne fragile du fait d'une BPCO (maladie respiratoire) : il ne pourra pas faire le déplacement pour les voir. "C'est vraiment la double peine", soupire-t-il.Plus de 400 000 enfants vivent en France en résidence alternée, passant la moitié du temps chez chacun de leurs parents séparés, soit près de 3% des moins de 18 ans.

* Les prénoms des parents ont été modifiés.
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