Le CHU de Toulouse a fait le point ce vendredi 20 mars sur l'épidémie de Covid-19. Le coronavirus continue à se propager mais le pic ne sera atteint que dans deux ou trois semaines dans l'ex région Midi-Pyrénées. L'hôpital s'organise.
Les lits sont prêts, le matériel est là, le personnel soignant aussi. Mais l'épidémie de coronavirus n'a pas encore atteint son pic.
Le CHU de Toulouse a fait le point ce vendredi 20 mars.
L'hôpital s'est organisé pour accueillir le plus grand nombre de malades.
"Nous avons déprogrammé un maximum d'activités pour libérer des chambres former le personnel et accueillir les patients atteints du Covid-19", explique le directeur général Marc Penaud, mais il faut continuer à s'occuper des autres urgences (AVC, problèmes cardiaques, polytraumatisés)".
"On est en train d'organiser la prise en charge au niveau territorial avec nos partenaires publics et privés."
"Pour la réanimation nous avons une capacité de respirateurs supérieure à 300 lits alors quel'on était à 83 lits de réanimation en fonctionnement normal, on sera en capacité de passer à 195 lits puis à plus de 300 patients ventilés"La capacité est de 400 lits dédiés au Covid à l'hôpital Purpan et à l'hôpital Rangueil, elle peut être étendue dès la semaine prochaine à 740 lits grâce aux déprogrammations.
Le directeur de l'hôpital a salué l'initiative des villes qui vont installer des maisons médicales afin de ne pas saturer les urgences.
Un premier décès lié au Covid-19 à l'hôpital
A la date de ce vendredi 20 mars au matin, 8 personnes atteintes du Covid-19 sont en réanimation au CHU de Toulouse dont 7 personnes intubées.Parmi elles, le patient le plus jeune est âgé de 41 ans, le plus âgé a 80 ans. la moyenne d'âge correspond à la soixantaine et ce sont des patients qui présentaient déjà des pathologies respiratoires comme de l'asthme.
5 patients sont en soins intensifs dans le service des maladies infectieuses et 17 sont en hospitalisation classique.
Une dame de 84 ans est décédée jeudi à l'hôpital. Elle n'était pas en réanimation. Elle était fragile et son état s'est dégradé.
"On sait que les plus de 80 ans sont particulièrement vulnérables d'autant plus s'ils ont des fragilités, ce qui était le cas de cette patiente", dit le professeur Pierre Delobel, chef du service des maladies infectieuses.
Le pic de l'épidémie de coronavirus attendu début avril
"On a eu la chance à Toulouse de démarrer un peu plus tard que d'autes régions, explique le professeur Delobel, difficile de dire cependant avec certitude quand le pic de l'épidémie sera atteint mais on sent une accélération depuis les dernières 24 heures."Les mesures de confinement prises par le gouvernement mettent 2 à 3 semaines avant d'avoir un effet d'infléchissement de la courbe ; le pic sera courant avril (...) on a encore au moins 2 à 3 semaines d'accélération avant d'espérer un infléchissement peut être autour de mi avril mais c'est difficile à préciser.
Vincent Bounes, patron du Samu 31 confirme que l'activité se tend. "On sent l'accélération ces dernières 24 heures avec des patients un peu plus lourds, des patients qui ont du mal à respirer."
"Habituellement 30 patients en souffrance respiratoire sont adressés au CHU chaque jour, en ce moment ce chiffre est 2 à 3 fois plus important."
L'hôpital de Toulouse n'est pas encore entré dans la phase critique mais la région ne sera pas épargnée. En attendant on continue à se préparer. Environ 1000 personnes parmi les soignants ont été formées notamment pour les respirateurs. Les personnels soignants qui le peuvent sont rentrés chez eux se reposer.